Vous prendrez bien (...)

Vous prendrez bien un petit rafraîchissement ?

Dans un temps que les moins de 40 à 50 ans ans n’ont pas pu connaître, Volkswagen s’était payé une publicité amusante dans la presse : en plein choc pétrolier, elle montrait une dizaine de coccinelles noires avec un drapeau tricolore garées dans la cour de ce qui ressemblait à l’Élysée. Sous la photo, un slogan du genre "Le jour où l’on ne parlera pas d’économies mais où l’on en fera".
Presque un demi siècle plus tard, l’histoire bégaie avec la hausse des prix des produits pétroliers. Des journalistes à mauvais esprit - c’est le métier qui veut cela - ont filmé à l’occasion d’un conseil des ministres estival dans la cour du palais présidentiel de (grosses) berlines noires dont les moteurs tournaient et les climatisations fonctionnaient en permanence en attendant que leurs Excellences aient fini de disserter sur l’avenir de la France, des économies d’énergie, de la nécessité d’être plus "écolo" pour notre planète en danger.
Cela prouve que les chauffeurs de la République prennent grand soin des augustes personnes qu’ils transportent en leur évitant d’autres suées que celles provoquées par les sempiternelles récriminations des Gaulois réfractaires. Mais cet exemple est assez fâcheux au moment où le petit peuple reçoit des injonctions pour moins consommer d’énergie afin que l’on puisse passer l’hiver sans grelotter et où les grandes villes créent des "zones à faible émission".

Ayant traversé une bonne partie de la France sous la chaleur et par un soleil de plomb, quelle surprise (en fait, pas vraiment) de constater que des champs de maïs sont encore copieusement arrosés grâce à des forages qui vont pomper sans retenue dans les nappes phréatiques.
N’étant pas un spécialiste de la question, je n’irai pas jusqu’à affirmer que ces arrosages en plein cagnard sont inutiles. Mais personne ne m’empêchera de penser qu’ils seraient sans doute plus efficaces de nuit, ne serait-ce que pour éviter l’évaporation quand le mercure affiche les 38 degrés. Les derniers grands arbres qui restent encore pour séparer les champs n’ont pas cette chance et flétrissent à vue d’œil. "En même temps", dans nos villes et villages en "situation de crise", nous sommes priés de ne pas arroser nos pots de fleurs car, plus que les maïs et autres tournesols, il ne fait aucun doute que ce sont les trois pieds de géranium de la mamie d’en face qui sont responsables (et coupables !) de cette sécheresse qui n’a plus rien d’exceptionnel mais se répète année après année.

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