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Hollande fixe un cap vert à son quinquennat

Fin du débat sur l’exploitation du gaz de schiste, développement de la rénovation thermique dans les bâtiments… Le gouvernement a fortement affirmé son ambition écologique, lors de la Conférence environnementale. Mais les partenaires sociaux ne se montrent pas aussi enthousiastes que les associations écologistes.

Lors de la Conférence environnementale, le président de la République a donné « de grandes et belles orientations », a jugé Pascal Durand, secrétaire national d’EELV, Europe Ecologie les Verts, ce week-end sur France Inter. Le 14 septembre, à Paris, François Hollande a fixé les orientations pour son quinquennat, en matière d’environnement. Parmi les orientations définies, pour le climat, il a proposé de renforcer les objectifs de baisse de la consommation d’énergie, déjà fixés par le Grenelle de l’Environnement. La mesure devra être défendue par la France au niveau européen. Autre « grande priorité », le logement. François Hollande est notamment revenu sur l’objectif de permettre à un million de logements par an, sur quatre années, de bénéficier une isolation thermique de qualité. Le financement de cette mesure devrait passer par le doublement des plafonds du Livret A et du Livret développement durable. Le produit des mises aux enchères des quotas d’émission de CO2 devrait servir à aider les ménages les plus modestes.

Cap énergie verte

Dans le domaine de l’énergie, un cap est – enfin - clairement donné. Le chef de l’Etat a rappelé l’objectif de réduction de la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 %, d’ici à 2025. La centrale de Fessenheim devrait être fermée fin 2016. Le chapitre de l’exploitation des gaz de schiste est clos. Toutes les demandes de permis seront rejetées, a annoncé François Hollande. A contrario, les énergies renouvelables doivent être développées. Pour ce, le chef de l’état prévoit une « clarification des règles administratives », le lancement d’appels d’offres sur l’éolien en mer et le solaire, ainsi qu’un fléchage d’une partie des fonds de la future Banque Publique d’Investissement, dans la recherche et développement pour ce domaine.
Parmi les autres sujets évoqués par le chef de l’Etat : la mise en place d’une fiscalité plus écologique, qui permette de taxer plus les pollutions et moins le travail. Pas question de « créer des impôts supplémentaires », a voulu rassurer François Hollande. Une agence nationale de la biodiversité sera crée en 2013.

Les doutes des partenaires sociaux

Les associations environnementales étaient plutôt méfiantes, après les déceptions engendrées par le Grenelle de l’Environnement et les premiers pas du nouveau gouvernement, comme la valse initiale de ministres à la tête du ministère de l’Environnement, ou les propos d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, sur le nucléaire « filière d’avenir ». Mais, au lendemain de la Conférence environnementale, plusieurs associations, comme le WWF et France Nature Environnement, se sont réjouies des annonces de ce week-end, même si elles demeurent prudentes sur la concrétisation des mesures. D’autres, comme les représentants de certains secteurs économiques, ont également trouvé des raisons d’espérer. C’est le cas, notamment, du Syndicat des Energies renouvelables (Ser), concerné par la simplification réglementaire de son domaine et le lancement d’appels d’offres, ou encore des professionnels du bâtiment, avec l’objectif annuel de la rénovation thermique d’un million de logements.

Les partenaires sociaux, en revanche, semblent moins enthousiastes. Les annonces de François Hollande sur l’exploitation du gaz de schiste ont inquiété dans les deux camps. La présidente du Medef, Laurence Parisot, interviewée sur LCI, a déclaré qu’il ne fallait pas « fermer » le débat. De l’autre coté, Bernard Thibault, délégué général de la CGT, estime que « nous ne devons pas fermer la porte aux recherches dans le domaine de l’énergie, y compris pour les gaz de schiste ». Dans le Journal du Dimanche du 15 septembre, Bernard Thibault a également regretté l’annonce « précipitée » de la fermeture de Fessenheim.

« Ma conception est que l’écologie n’est pas un frein ou une contrainte ; elle est un puissant levier de croissance, de compétitivité de nos entreprises et d’amélioration de notre bien-être collectif », a déclaré Jean-Marc Ayrault, en clôture de la conférence. Ce sera l’enjeu des prochaines semaines de définir un projet qui puisse convaincre les voix discordantes qu’il est possible de donner forme à une croissance qui conjugue création d’emplois, compétitivité des entreprises, tout en répondant aux enjeux écologiques.

Et le diesel ?

Aucune mesure fiscale n’a été annoncée pour décourager les utilisateurs de véhicule à moteur diesel. Gros émetteur de particules fines très polluantes, le diesel est classé comme cancérogène par une agence de l’OMS, Organisation mondiale de la santé. Aujourd’hui, il représente environ 60% du parc automobile en France.

Crédit photo : Photos Libres

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