La Brigue dans une dynamique territoriale positive

L’activité forestière y est prospère, avec notamment le pôle bois de la commune (installation d’une association avec banc de sciage, hangar à plaquettes et installation de panneaux solaires sur le toit du hangar). Sur les 10 000 hectares que comptent la commune, une grande partie est composée de forêts. « C’est notre or vert », explique M. le Maire. « Le hangar à plaquettes, qui fait 600 m2 au sol, nous permet de travailler le bois de moins bonne qualité pour le chauffage ; avec l’idée, dans l’esprit intercommunal, de chauffer la piscine couverte de Breil-sur-Roya. […] On a les plus beaux bois des Alpes-Maritimes, le quart des bois coupés dans le département le sont sur la Brigue. Depuis 10 ans, chaque année il y a des coupes de bois organisés et là aussi, c’est de l’emploi. »

Autre point fort de ce territoire, l’agriculture et l’élevage. La bonne nouvelle, c’est que les installations se développent, avec dernièrement l’arrivée d’agriculteurs (fruits rouges, poules pondeuses) et de bergers. Le contexte historique y est aussi pour quelque chose. « Nous avons 9 pâturages pour nous, y compris en Italie et sur la commune voisine de Tende (particularité liée à l’histoire : la commune de la Brigue est propriétaire de 1 300 ha sur la commune de Tende) », commente M. Gastaud. « Historiquement, la Brigue a été la 2ème commune du Comté de Nice, qui comptait plus d’habitants en 1860 que Menton, ce qui explique un riche patrimoine forestier, naturel, agricole en terme d’élevage (avec la brebis brigasque) et culturel. » L’artisanat local a également la côte. Les installations d’artisans sur la commune (potier, coutelier, créatrice de chapeaux) en témoignent.

Culture et cadre naturel : l’équation dynamique

Sur son territoire, La Brigue compte actuellement 7 monuments historiques et bientôt un 8ème : un orgue de procession. Il n’y en a que 3 en Europe. La Chapelle Notre Dame des Fontaines, définie comme la Chapelle sixtine des Alpes-Maritimes, accueille 12 000 visiteurs payants par an, « c’est le monument historique le plus visité hors littoral dans les Alpes-Maritimes », explique M. le Maire. La programmation culturelle qu’il valorise est très éclectique, avec une attention portée aux conférences sur des sujets très diversifiés. Ainsi M. de Lumley était par exemple venu donner une conférence sur les gravures rupestres. La commune met aujourd’hui à disposition un chalet de montagne pour les chercheurs de son équipe.

De même, un spécialiste du Centre international de recherche sur le foudre est venu à la Brigue pour donner une conférence. La commune mettra des locaux à disposition pour les recherches. « Il faut savoir qu’autour du Mont Bego, c’est le centre qui prend le plus d’éclairs et d’orages », explique M. Gastaud.

Mais la fierté de M. le Maire, c’est aussi le cabinet médical créé en 2010. « C’est le professionnel de santé qui se déplace, ce n’est pas le patient », explique-t-il, soucieux de l’incidence économique des déplacements. « C’est un luxe, la population peut choisir son médecin ». A ce jour, 10 médecins viennent à tour de rôle : 7 médecins généralistes, 1 pédiatre, 1 dermatologue, 1 psychiatre. Les 180 m2 du cabinet médical accueillent également la médecine du travail, des kinésithérapeutes, un orthophoniste et répond ainsi à une réelle demande des populations.

INTERCOMMUNALITÉ : LA QUESTION QUI FAIT DÉBAT
Les 5 communes de la vallée de la Roya (Breil-sur-Roya, Fontan, Saorge, La Brigue et Tende) ne souhaitent pas être intégrées dans la Communauté d’Agglomération de la Riviera Française (C.A.R.F.). Ces 5 communes proposent une Communauté de Communes de la vallée de la Roya avec des compétences pertinentes au coût maîtrisé. « Notre combat est très simple : les textes prévoient la concertation, la mise en oeuvre de moyens communs qui doivent tenir compte de l’histoire, de la géographie, de l’économie. Nous avons la chance d’avoir le bassin de vie qui correspond à notre bassin d’emploi : plus de 90% de la population travaille dans la Roya et y habite. Nous avons par exemple 700 emplois dans les domaines médico-social, du tourisme, de l’artisanat, de l’agriculture bio notamment sur la commune de la Brigue », a expliqué M. le Maire de la Brigue.