MIPIM 2011 : nouvel (...)

MIPIM 2011 : nouvel envol prometteur pour le secteur immobilier

Un marché plus stable, près de 4000 investisseurs internationaux présents et des projets d’envergure, la 22ème édition confirme la reprise tant attendue des professionnels du secteur.

« Nous avons enregistré une hausse de l’affluence d’environ 7% par rapport à 2010 estime satisfait Filippo Rean, directeur du MIPIM. 
Les investisseurs sont de retour avec des stratégies diversifiées. Ils misent cette année sur des investissements directs dans des projets immobiliers« prime » en Europe (1/3 d’entre eux en Allemagne et 1/4 en Europe Centrale et Orientale),des opportunités d’affaires avec retour sur investissement ou des partenariats public/privé, renforcés pour une offre groupée plus ambitieuse ».Selon l’étude prospective réalisée par Real Estate, le volume d’investissement en Europe serait ainsi estimé à 130 milliards d’euros pour 2011, soit une augmentation de 30% par rapport au volume estimé de 2010. Et les projets sont au rendez-vous ! Plus orientés vers des complexes sportifs grandioses ou touristiques, ils privilégient la qualité de vie et l’environnement et émanent pour certains de pays émergents que l’on n’attendait pas forcément…Une tendance confirmée par les Maires des Grandes villes et concrétisée par 11 villes de la région de la mer Baltique qui défendent ces valeurs à travers le projet BaltMet Promotion.

Les pays émergents ont la cote

Parmi les projets-leaders en immobilier tertiaire : l’Azerbaïdjan qui propose un programme ambitieux de réhabilitation du quartier Black City de la ville de Baku s’étendant sur 221 ha, le Rwanda et son programme de développement de 6,7 milliards d’euros de la capitale Kigali, la Turquie et son gigantesque projet mixte du Zorlu Center (629 000 m2 de superficie et 1,7 milliard d’euros déjà investis), intégrant logements, bureaux, centre commercial, hôtel et centre culturel (budget estimé pour ce dernier : 214 millions d’euros), enfin, Chongqing, quatrième plus grande ville de Chine, qui a exposé pour la première fois à Cannes l’ensemble des opportunités immobilières répondant au doublement de sa population d’ici 2020, 32 millions d’habitants actuellement.

En immobilier de tourisme, c’est la Croatie qui a créé l’événement avec son ambitieux projet de station balnéaire de luxe (1,5 milliards d’euros) : the Dubrovnik Pearl lancé fin 2011, comprenant une marina, des hôtels de luxe, un aéroport, des résidences et des commerces.

La France reste-t-elle un marché-cible pour les investisseurs ?

« La France bien que déficitaire en produits prime se classe au 3ème rang des pays les plus attractifs avec 11 milliards d’euros d’investissement derrière l’Allemagne (19 milliards d’Euros) et la Grande-Bretagne (40 milliards d’euros) ; Londres focalisant à elle-seule l’intérêt des professionnels (près de 20 milliards d’euros), »confirme Nicolas Verdillon, Directeur du Département Capital/CB Richard Ellis France. Un intérêt justifié par la co-existence sur une même zone géographique de micro et macro-marchés décuplant ainsi la diversité et l’amplitude des taux de rendements de l’offre immobilière (de 4,50% par exemple pour la grande couronne parisienne à 6% pour la petite couronne). Les investisseurs s’avèrent également rassurés par la stabilité des loyers faciaux dans l’immobilier tertiaire et misent massivement sur des constructions aux normes environnementales au retour sur investissement immédiat au détriment des parcs à rénover, coûteux et rentables sur le long terme.

Le sport, nouvel eldorado des investisseurs

Jeux Olympiques et Coupe du Monde de football sont les pivots du développement urbain de 3 pays : le Royaume -Uni, le Brésil et la Fédération de Russie.

Soutenu par le charismatique Maire de Londres, Boris Johnson, qui a réalisé une entrée remarquée lors de l’inauguration du MIPIM, le Royaume-Uni a prouvé haut et fort qu’il méritait l’hommage rendu et le titre envié de Pays à l’Honneur. La délégation britannique venue en force, a dévoilé le site des Jeux Olympiques et Paralympiques des JO 2012 , le projet de Stratford City et les réaménagements urbains des quartiers de Nine Elms, Earls Court et King’s Cross. Un plan d’aménagement urbain qui se prolongera jusqu’en 2020. Affirmant que les « perspectives de croissance de la Cité sont les plus importantes au monde, le maire de Londres a par ailleurs, annoncé la création de plusieurs ponts et tunnels, la mise en service d’un Tramway et la construction d’une tour-phare de 288 mètres, The Pinnacle (93 000 m² )au cœur du quartier financier londonien.

Le programme de réaménagement du quartier Nova Luz de Sao Paulo en prévision de la Coupe du Monde de football 2014 et des Jeux Olympiques 2016 présenté par le Maire de la Ville, Gilberto Kassab, a également fortement suscité l’intérêt des acteurs-clés de l’immobilier. Il intégrera un futur Centre de convention de la ville, un palais d’exposition de cinq millions de m² destiné à accueillir l’exposition universelle pour laquelle la ville se porte candidate.
La Fédération de Russie, sélectionnée pour les JO d’hiver 2016, a, de son côté, exposé une maquette géante du projet de Sotchi, le plus grand domaine skiable du monde avec 5 stations de ski. Des infrastructures à la hauteur des investissements réalisés par le gouvernement fédéral (1,4 milliards d’euros pour un montant global de 10 milliards d’euros).

Nice stadium : 1er éco-stade au monde


La métropole azuréenne s’est quant à elle distinguée par son projet Nice Stadium, conçu comme un modèle d’intégration et de développement durable au sein de l’Opération d’Intérêt National de la Plaine du Var, l’Eco-Vallée. D’une capacité d’accueil de 35.000 places, ce complexe disposera d’équipements multifonctionnels permettant l’accueil de séminaires, mais également de grands spectacles sportifs ou culturels, tels que le prestigieux championnat UEFA qui se déroulera à Nice en 2016 ou les Jeux de la Francophonie qui auront lieu à Nice en 2013. Il intègrera un Musée National du Sport (3 000 m2 d’exposition) implanté en 2013, un programme commercial d’accompagnement et d’animation de 29000 m2, des espaces de services, des surfaces commerciales et des bureaux,1450 places de stationnement en sous-sol et 400 places de stationnement en surface. « Totalement ancré dans le paysage arboré de l’Eco Vallée, le stade est rafraîchi en continu grâce à un « mur soufflant ». explique Jean Villemotte, l’architecte-concepteur du site. « Tous les parkings sont enterrés sous les bâtiments du programme immobilier, laissant place aux jardins de 3 ha en surface, qui relient l’ensemble au reste de la ville. En deux mots, c’est un stade pensé entièrement dans les normes du Grenelle de l’environnement. »

Nice Stadium disposera par ailleurs d’une structure tridimensionnelle en bois (générant une économie de 3000 tonnes de CO2 par an), de 16 000 m2 de panneaux photovoltaïques (bâtiment à énergie positive), d’une membrane translucide pouvant à la fois abriter les gradins et éclairer le stade de jour comme de nuit, d’une alimentation en eau gravitaire permettant de récupérer 7000 m3 d’eaux de pluie par an.

Centre des Affaires « Grand Arénas » : projet-phare de l’Eco-Vallée azuréenne


« L’opération d’intérêt national de la plaine du Var, Éco-Vallée, de près de 10 000 hectares, est au cœur d’une « métropole azuréenne » d’1 million d’habitants, avec l’aéroport international de Nice Côte d’Azur comme porte d’entrée et demain Gênes à 1h15, Turin et Milan à moins de 2h30 par le train, a rappelé Christian Estrosi, Député-Maire de Nice et Président de Nice Côte d’Azur.Ce projet, dont la capacité globale est estimée à 3 millions de m2 Shon et près de 60 000 emplois qualifiés créés à terme, entre dans sa phase opérationnelle. De nombreuses entreprises y sont déjà implantées dont : IBM, Scheiner Electric, Virbac, Nice-Matin, Cari, Malongo, Price Water House et Coopers… Divers projets structurants répartis sur l’ensemble du territoire sont d’ores et déjà engagés : outre Nice Stadium dont les travaux débutent en juillet 2011, l’éco-quartier et technopole urbain Nice Méridia ; l’opération Technopolis à Cagnes-sur-Mer ; l’éco-quartier de La Digue à Saint-Martin-du-Var ; l’opération d’aménagement du site de l’ancienne gare du Sud à Nice ; le pôle Gare Thiers à Nice ; la coulée verte en cœur de ville de Nice. « Grand Arénas » est l’un des secteurs les plus stratégiques d’Eco-Vallée. L’opération s’étend sur 51 hectares, avec une capacité de développement de 480 000 m² de Shon. Elle comprend un grand quartier d’affaires, un pôle d’échange multimodal, un parc des expositions international de 80 000 m² en phase 1 et 120 000 m² à terme. »Le parc des Congrès et des expositions sera doté d’infrastructures polyvalentes pour conforter dans une seconde phase le développement d’un tourisme d’affaires haut de gamme international. Il accueillera ainsi des salons, des marchés professionnels, de grands événements adossé à un hôtel d’au moins 400 chambres. Il interviendra ainsi en complément des structures existantes à Nice, Cannes, Monaco et Antibes.
Le site dont les travaux débuteront à partir de 2013, prévoit la création de 15000 emplois à terme, principalement dans le secteur Tertiaire supérieur. Sa réalisation est confiée à un grand architecte barcelonais de renommée internationale, Josep Lluis Mateo, choisi par la Communauté Urbaine de Nice Côte d’Azur et EPA Plaine du Var.

Zoom sur Josep Lluis Mateo, urbaniste en chef du Grand Arénas

Architecte-urbaniste de renommée internationale, Josep Lluis Mateo, à la tête du cabinet Mateo Arquitectura en Espagne se distingue par la qualité de ses projets à taille humaine, à la fois fonctionnels et intégrés à l’environnement qu’il suit de la conception à la construction, en pensant à la fois la surface et les volumes. A son actif des projets d’envergure comme la rénovation de la ville médiévale d’Ullastret, la conception du Centre de Conventions Internationales et le Musée du Cinéma de Barcelone, en Espagne, la construction de 30 logements de luxe sur le quai de Bornéo à Amsterdam (Hollande), le nouveau siège de la LandeszentralBank à Chemnitz en Allemagne…A propos du projet architectural exceptionnel du Grand Arénas, il imagine « inventer un tissu urbain méditerranéen durable ancré dans la qualité de l’articulation entre les bâtiments individuels et l’espace public. La nature a largement disparu de ce territoire charnière : nous chercherons à construire une nature urbaine originale, à qualifier précisément une paysage urbain qui se décline en variations dans les différents types d’espaces mais avec un fil conducteur de cohérence bien perceptible, tenant compte du fleuve Var, afin qu’il devienne une valeur centrale du Grand Arénas et pas seulement un accompagnement vert des bâtiments à construire. Le schéma de cohérence hydraulique est en quelque sorte la clé de voûte de l’aménagement urbain du Grand arénas . »

Par Dominique Ruffat pour Immo Côte d’Azur

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