Nice, capitale des (...)

Nice, capitale des Français d’Algérie… Un devoir de mémoire

50 ans déjà que les Français Rapatriés
d’Algérie de toutes confessions, Pieds-
Noirs et Harkis, sont arrivés massivement
sur le territoire métropolitain. A cette
occasion la ville de Nice a organisé toute
une série d’événements du 29 juin au 1er
juillet afin de commémorer ce qui s’est passé
en 1962.

Dès vendredi soir, le film d’Alexandre Arcady,
Ce que le jour doit à la nuit, adaptation
du roman de Yasmina Khadra, était projeté
en avant-première (sortie le 12 septembre).
C’est dans une ambiance à la fois détendue
et pleine d’émotion que le réalisateur a présenté,
après la projection, les acteurs principaux
et répondu aux questions multiples
posées par le public composé de rapatriés
invités à cette occasion. Très bien accueillie
par le public niçois, cette adaptation de
l’oeuvre du célèbre romancier algérien réalisée
par l’emblématique cinéaste pied-noir
est un pont jeté entre les deux rives de la
Méditerranée.

Recueillement devant la stèle de Roland Moreau © Amélie BELLON

D’ailleurs, dès le lendemain,
l’inauguration de la stèle réalisée par le
sculpteur Roland Moreau symbolise le déchirement
et la reconstruction du lien intrinsèque
qui relit ces dernières. Christian Estrosi
et son Conseil Municipal ont volontairement
choisi l’implantation de cette oeuvre sur la
promenade des Anglais en face du Centre
Universitaire Méditerranéen et tournée vers
la rive sud de la Méditerranée. Ainsi chacun
ne pourra ignorer le sens que lui a donné
son créateur.

Cette inauguration a été suivie de lectures de
textes commémoratifs par des petits-enfants
de Pieds-noirs et de Harkis dans l’amphithéâtre
du CUM ainsi que par les discours de
Monsieur Eric Ciotti et Monsieur Christian
Estrosi. Monsieur le Maire a tout particulièrement
rappelé l’exigence du devoir de mémoire
et a salué le succès de la communauté
des rapatriés d’Algérie dans la société des
villes de la Côte d’Azur. Il a rappelé leur
contribution à l’essor économique, intellectuel
et culturel de notre territoire. Il a cité à
cet effet, l’extraordinaire succès du groupe
Saint Georges et aussi la présence de nombreux
rapatriés dans le corps de l’enseignement
supérieur et des professions libérales.
A cette occasion, il a salué la présence de
Madame le Bâtonnier au Barreau de Nice,
Maître Marie-Christine Mouchan.

Tout cela s’inscrit évidemment dans le cadre
d ‘une exigence : celle de l’accomplissement
du devoir de mémoire. C’est pourquoi ces
journées commémoratives qui se sont poursuivies
dans les jardins de Cimiez ont été
ponctuées par des conférences tenues dans
l’auditorium du Musée Matisse. A cette occasion
il est à noter que l’Association Harkis,
Honneur et Histoire a animé deux conférences
 : l’une le samedi 30 juin sur Les Harkis
par Kadher Moulfi et l’autre le dimanche 1er
juillet sur le sens de l’engagement des Harkis
avec un sous-titre « Pouvait-on décoloniser
autrement l’Algérie dans le cadre de la République
française ? » par Jean-Michel Nogueroles,
avocat au barreau de Nice.
La question des Harkis et plus largement
des Français musulmans, civilement ou militairement
engagés aux côtés de la France
pendant la guerre d’Algérie est sans doute
une des dernières questions de notre histoire
nationale sur laquelle il y a une insuffisance
d’informations voire un mutisme persistant.
Cette question, parfois polémique, sur le sens
de leur engagement ne peut être exclusive de
la constatation de faits tenant à l’élimination
massive de ces Français musulmans restés
en Algérie après l’Indépendance. Selon les
sources retenues par les historiens, le nombre
de victimes varient d’environ 50.000 à
environ 150.000.

En faisant de Nice, la capitale des Rapatriés
et des Harkis, la ville de Nice a donné une
scène à ces commémorations qui pourront
peut-être entraîner un débat national permettant
d’accomplir le devoir de mémoire.

Le Conseil Général des Alpes-Maritimes s’engage
en faveur du devoir de mémoire au travers de :
- L’édition d’un ouvrage en mémoire du rapatriement
- Le recueil de témoignages oraux et iconographiques
Fin septembre-mi-octobre : exposition « Les valises
sur le port. 1962, ils ont quitté l’Algérie » par l’Association
French Line.

Un cycle de conférences « 50 ans après » organisé
par la ville de Nice tout au long de l’année, à venir
 :
- Mardi 25 septembre de 14h à 18h : « Les Harkis »
par le Général François Meyer et Guy Pervillé
- Octobre : « L’exode » par Valérie Escanglon Morin
et Georges-Marc Benamou
- Novembre : « L’Armée et la guerre d’Algérie » par
Claire Mauss-Copeaux et Jean Charles Jauffret.

Une pièce de théâtre « Enfances Algériennes » de
Jacques Belai au Théâtre de Nice.

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