La résurrection des (...)

La résurrection des dinosaures

Il va donc falloir accorder davantage de crédit au récit d’Antonio Pigafetta. Souvenez-vous : c’est à lui que l’on doit toute la base documentaire du voyage autour du monde de Magellan, en sa qualité de dernier survivant de l’équipage. Vous pouvez vérifier : la BNF conserve deux copies manuscrites de son récit, en français, que Stephan Sweig a probablement consultées pour écrire la biographie du grand navigateur. Par moments, Antonio cède probablement à la tentation romanesque, notamment lorsqu’il accoste en Patagonie, où il croise un Indien patagon qui « était tant grand que le plus grand d’entre nous ne lui venait qu’à la ceinture  ». A moins que les Portugais du XVIème siècle ne fussent tous nains, ce qui n’est pas attesté, on pouvait jusqu’à maintenant supposer que Pigafetta avait écrit ses mémoires en compagnie d’un tonneau de vin de Chinon, comme Rabelais à la même époque pour inventer les aventures du géant Pantagruel. Eh bien, il nous faut désormais revoir notre jugement. Car les récentes découvertes des paléontologues viennent confirmer que la Patagonie fut une terre d’élection du gigantisme. Vient en effet d’être exhumé le squelette d’un dinosaure relevant d’une famille inconnue, un monstre aux dimensions impressionnantes, qui devait semer la terreur parmi ses frêles congénères microraptors ou vélociraptors. Avec plus de 100 tonnes sur la balance, le bestiau a dû défoncer tous les chemins vicinaux du Jurassique patagon.

Le mastodonte en question aurait ainsi disparu voilà quelque 90 millions d’années, bien avant l’apparition du premier hominidé. Sa supériorité en taille ne l’a donc pas sauvé de l’extinction promise aux dinosaures des temps anciens. On se demande ce que penseront les paléontologues du futur, quand ils gratouilleront le sous-sol britannique dans quelques dizaines de millions d’années. Car sur les terres de Sa Très Gracieuse Majesté, se développe en ce moment une espèce de Spinosaurus, un carnivore redoutable de la lignée sapiens. La fortune de ces individus s’accroît à une telle vitesse que le reste des populations pourrait être bientôt privée de toute ressource, ce qui devrait alors provoquer un accident écologique majeur. Pour vous dire : parmi les dorés sur tranche du Royaume, la Reine elle-même ne figure plus qu’à la 285ème place du classement. Le Trésor de la Couronne relégué au rang d’une épicerie de quartier. Si ça se trouve, à ce rythme de paupérisation, Sa Majesté n’aura bientôt plus les moyens de renouveler sa collection de chapeaux. Voilà qui est choquant, vraiment.

La recette du jour

Fortune et génétique

Selon le célèbre adage chinois, quand les riches maigrissent, les pauvres meurent. Les gros auraient donc une meilleure aptitude à la survie, ce que confirment les historiens de la génétique. Mais la règle connaît des exceptions. Vous n’avez qu’à demander leur avis aux dinosaures de Patagonie.

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