Edito - Quand les buts

Edito - Quand les buts sont atteints...

Le propriétaire-bailleur d’un logement me faisait remarquer l’autre jour les désagréments qui peuvent se camoufler dans les interstices des lois les mieux intentionnées. Ainsi, personne ne conteste le bien-fondé de la lutte contre les passoires thermiques : il en va de l’avenir de la planète et du portefeuille du locataire, deux raisons impérieuses à notre époque. Si le logement de notre interlocuteur n’est plus de première jeunesse - c’est même là tout son charme - il a toujours été entretenu, dispose d’une isolation et de fenêtres à double vitrage. La chaudière est révisée tous les ans. Bref, il agit « en bon père de famille », soucieux à la fois de son patrimoine et du bien-être de son locataire. L’ancienneté du bail (une douzaine d’années) prouve que les deux parties y trouvent leur compte.
S’avisant qu’il n’a pas réajusté le loyer depuis (trop) longtemps, le bailleur a souhaité appliquer à la date anniversaire du bail l’IRL qui est limitée cette année à 3,49 %. Sur un loyer de 500 euros, la hausse aurait été supportable et n’aurait pas même couvert l’inflation (5,2 % en 2022 et environ 4,9 % pour 2023). C’est alors que notre propriétaire s’est aperçu que son locataire étant entré dans les lieux il y a plus de dix ans le diagnostic thermique établi au moment de la signature du bail n’est plus valable. Il doit obligatoirement être refait aux nouvelles normes et joint à la lettre d’augmentation. Notre homme est philosophe : « Compte-tenu du temps qu’il faudrait pour amortir le prix de ce nouveau DPE avec la faible augmentation à laquelle je peux prétendre, j’ai donc décidé pour le moment de ne pas toucher au loyer car, finalement, cela me coûte moins cher... de continuer à perdre de l’argent  ». CQFD. On ne s’étonnera pas que des propriétaires y regardent à deux fois avant de louer, les candidats-locataires faisant in fine les frais de cette politique de gribouille.
Heureusement, les collectivités locales et l’État n’ont pas besoin de DPE aux nouvelles normes pour booster le montant des impôts. En particulier celui de la taxe foncière, prise de danse de Saint-Guy cette année. «  Rien n’est simple, tout se complique » : le titre du livre dessiné par Jean-Jacques Sempé en 1962 n’a pas pris une ride !


Samedi soir, la file de voitures et le concert d’avertisseurs sonores sur l’avenue du Mercantour à Nice laissait à penser que l’on avait peut-être enfin signé la paix en Ukraine ou au Proche-Orient, en Arménie, au Soudan et ailleurs. Ou découvert un vaccin contre le cancer. Une telle joie ne pouvait en tous cas s’expliquer que par un grand événement. En fait, c’était la victoire de l’équipe de France contre la très modeste formation de Gibraltar (32 000 habitants, soit l’équivalent de Maubeuge), de Goliath contre David en quelque sorte. Par 14 à zéro, un score de rugby, qui reflète tout « l’intérêt » de ce match. À vaincre sans péril… En cette période si difficile, pour se faire plaisir, on se contente de peu.

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