
Cannes : « Histoires de vie », leçon d’optimisme...
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 29 mars 2025
Qui mieux que Grégory Berben pour parler de cette exposition « Histoires de vie » présentée à l’Espace Miramar de Cannes ? Pour lui, et pour son co-artiste John Mejia, il s’agit d’un « voyage au cœur de récits humains d’exception. Ce projet rassemble des témoignages bouleversants de femmes et d’hommes qui ont traversé des épreuves intenses et transformé leur douleur en lumière. Chaque histoire est une invitation à découvrir la résilience, la force intérieure et l’espoir qui renaît même dans les moments les plus sombres ».
Les deux artistes se sont rencontrés au Suquet, à l’occasion d’une journée portes ouvertes de l’atelier de Grégory. Partageant les mêmes valeurs d’entraide, ils ont travaillé ensemble ou séparément à plusieurs reprises au bénéfice d’œuvres humanitaires. L’idée de réaliser une exposition « qui a du sens » leur est venue tout naturellement.
Condensé d’humanité
Avec cette expo, le fruit de leur collaboration est aussi bluffant artistiquement que très émotionnant, car l’on sent toute la sincérité de leur démarche dans cette série de tableaux.
Chaque portrait est accompagné d’un panneau sur la personne représentée, qui s’exprime au travers d’une interview sur son histoire, ses attentes, ses espoirs. Ces visages présentés en gros plan sont un condensé d’humanité, de nos petites et grosses misères. Ils nous disent aussi que malgré les épreuves, la maladie, le deuil, les accidents de la vie… il y a toujours une lumière au bout de la route, fût-elle bordée de roses et d’épines. Voilà qui relativise nos petits bobos du quotidien et fait souffler un vent d’espérance.
Grégory Berben a trouvé ses premiers modèles auprès de ses propres amis et de son entourage. Il a ensuite présenté ses tableaux à d’autres personnes, qu’il a donc été facile de convaincre de s’exposer et d’ouvrir leur âme pour ce projet. « Chaque rencontre, chaque histoire nous a fait réaliser que, malgré des difficultés aussi grandes que la maladie ou la perte d’un enfant, la vie est belle et qu’il faut en profiter. C’est ce message que font passer nos modèles », résume Grégory.

Travail à quatre mains
Grégory Berben, qui fut professeur de tennis jusqu’en 2009, a définitivement lâché la raquette pour sa carrière d’artiste. Né à Cannes en 1974, il a débuté sa carrière en rejoignant la Fondation Negresco de Jeanne Augier et est depuis en résidence au Suquet des artistes. Il adore les collages issus de vieilles affiches déchirées et récupérées au hasard de ses pérégrinations.
John Mejia, né en Colombie, est arrivé en France pour… la Coupe du monde de football. Il poursuit depuis une carrière de peintre avec une prédilection pour les portraits.
Collages, peinture sur les morceaux de papier, fusain… Ce travail à quatre mains touche au cœur. On ressort de l’exposition un peu chamboulé, enrichi par ces histoires si fortes, renforcé par le combat mené par ces grands témoins, en se disant que nous formons une même humanité, tous pour un et un pour tous, avec l’espoir comme ligne d’horizon.