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CIAC de Carros : « Sous nos pas les rivières »
- Par Marie Lesimple --
- le 8 mars 2025
Le CIAC de Carros, lieu privilégié de la création contemporaine azuréenne, présente une nouvelle exposition. Elle s’intitule « Sous nos pas les rivières ». Quoi de plus logique, puisque le vieux village perché est situé aux portes du parc naturel des Préalpes d’Azur et qu’il possède une géologie karstique contribuant à l’écoulement des eaux. Laissons-nous guider dans cette proposition poétique, radicale, pour ressentir la résonance entre l’humain et son environnement.
Cette expo fait écho à la troisième conférence des Nations Unies sur l’Océan, qui se déroulera dans la capitale azuréenne en juin. Co-commissaire avec Christine Enet, la fille de Ben, Eva Vautier, se retrouve parmi des artistes connus pour être très engagés dans ce dialogue entre nature et culture, et qu’elle défend à longueur d’année dans sa galerie de la rue Vernier à Nice.
Ils sont une quinzaine de créateurs à avoir relevé le défi, la plupart déjà bien connus pour avoir présenté leurs travaux dans toute la région et au-delà. Comme Benoît Barbagli, qui marche sur le cristal avec un petit format élaboré à partir d’une photographie gauchie au sel de bore, et d’autres artistes également issus de la Villa Arson. Ou des Beaux-Arts de Paris, comme Anne-Laure Wuillai, ainsi que d’autres comme Jacqueline Gainon, qui montre un brûlant triptyque de paysages azuréens fantasmés.
Une grande liberté
De la peinture, du pastel, du fusain, des photos... mais aussi d’autres modes d’expression qui dégagent une grande liberté, déployés en imposantes installations. Des objets détournés, revisités, des œuvres de dimensions modestes jusqu’à des compositions utilisant tout l’espace d’une salle, comme celle des végétaux de Marc Chevalier.
La pluridisciplinarité est dans leur ADN : sculpture, photographie, performances, installations… Ce mixage des genres est une caractéristique de l’art contemporain. L’intérêt porté à l’architecture, à l’environnement, au patrimoine constitue leur manière d’être des témoins du vivant. Ils développent une réflexion personnelle autour de tout ce que ce vivant représente à leurs yeux. Cette transdisciplinarité les amène à collaborer avec des scientifiques, des écologues et des éducateurs spécialisés, comme la Québécoise Camille Franch-Guerra.
Yosef Joseph Dadoune pratique la vidéo, le dessin, la peinture et des productions sonores. Sa pratique est traversée par les problématiques et les tensions qui existent entre l’Orient et l’Occident. Ses œuvres sont entrées au Centre Pompidou et au Musée du Louvre. À Carros, on a adoré « Found You », un polyptyque de pastels sur papier.
Saluons aussi la magistrale installation de Charlotte Pringuey-Cessac. Elle saisit dès l’entrée avec « un récit mémoriel et palpable, fragile et sensuel comme un acte de résistance ». Diplômée de la Villa Arson et d’un master dans la réhabilitation du patrimoine architectural à la Faculté de Lettres de Nice, elle développe des projets avec de nombreuses structures nationales et internationales.
Marie LESIMPLE
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