Moulins fait battre (...)

Moulins fait battre les cœurs

Après avoir traversé en colère les gorges dévalant du Massif Central, l’Allier, l’une des dernières rivières sauvages d’Europe, s’assagit soudain et prend à Moulins de petits airs de Loire.

Commençons la visite de cette paisible cité de 20 000 âmes du Bourbonnais par le "Grand Café" qui trône au milieu de la place principale. Ici, la bonne société apprécie le décor de cette brasserie restée inchangée depuis sa création en 1899. Elle est inscrite aux Monuments Historiques. Sous son grand lustre, dans le jeu des miroirs qui éclairent les murs et dans lesquels se reflètent à l’infini les images des convives, l’écrivain René Fallet, local de l’étape, son ami Brassens, mais aussi Georges Simenon eurent leurs habitudes.

Le Grand Café, une institution depuis 1899. ©JMC

À deux pas, en levant les yeux, on découvrira la "Mal coiffée". L’ancien donjon du château des ducs de Bourbon domine six siècles d’une histoire mouvementée. Elle doit son sobriquet à sa toiture tronquée et constitue le dernier vestige du château qui fut ravagé par un incendie en 1755. Elle fut transformée en prison au XVIIIe siècle et conserva cet usage jusqu’en... 1983.
à deux pas, la cathédrale Notre Dame-de-l’Annonciation abrite un trésor : le ’Triptyque du Maître de Moulins’. Ce tableau a traversé cinq siècles sans restauration et est un pur chef-d’œuvre de la peinture de la fin du Moyen-Âge. Il représente une Vierge en gloire entourée du Duc Pierre II, de la duchesse Anne, fille du roi Louis XI et de leur fille Suzanne. Son auteur reste
inconnu.

Un bel hôtel particulier à la façade classique reçoit le Musée de l’illustration, unique lieu en Europe dédié au livre de jeunesse. Il conserve 3 400 planches originales et une collection de plus de 10 000 albums illustrés.
N’oubliez pas le Musée Anne de Beaujeu et la Maison Mantin qui présentent dans un exceptionnel bâtiment de la Renaissance quelque 20 000 objets d’art, d’archéologie et d’histoire naturelle.

Une cité coquette et paisible. ©JMC

Il est alors temps de retraverser l’Allier sur le pont Régemortes pour aller visiter sur la rive gauche le Centre national du costume de scène. Y sont présentés les habits de lumière des plus grands artistes et interprètes (cette année, Molière est à l’honneur). Ce sera aussi l’occasion d’apprendre que, sans Moulins, il n’y aurait sans doute pas eu de... Chanel : la jeune Gabrielle y est venue en 1900 pour apprendre la couture à l’Institution Notre-Dame. Pauvre, douée d’une personnalité exubérante, elle allait devenir "Coco" et l’ambassadrice de l’élégance à la française après avoir, elle aussi, fréquenté la belle société du "Grand Café"...

Visuel de Une DR JMC

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