Nîmes : « Carrément » (...)

Nîmes : « Carrément » contemporaine !

À Nîmes, plus de querelle entre les « Anciens » et les « Modernes ».
À gauche, la célèbre Maison Carrée, classée aux Monuments historiques dès 1840, sans doute l’un des plus beaux temples romains au monde qui a traversé sans grands dommages les siècles. À droite, un gamin inauguré en 1993, le Carré des Arts, imaginé par Norman Foster (auteur en France du Pont de Millau et du lycée... de Fréjus), qui souffle cette année son trentième anniversaire. Deux bâtiments iconiques, que seulement deux mille ans séparent, et qui se font face aujourd’hui.

Pierre, verre, acier...

Tout comme Beaubourg qui a émergé au coeur du Marais, ou la pyramide de Peï installée dans la cour carrée du Louvre, il fallut quand même un sacré culot pour oser construire sur le forum romain de Nîmes cet espace de verre et d’acier tout en légèreté et en transparence, l’exact opposé de la Maison carrée en quelque sorte. À l’époque, malgré le pedigrée prestigieux de l’architecte, il y eut quand même des grincements de dents. Depuis, quelques centaines de milliers de visiteurs ont poussé les portes de ce centre iconoclaste. Comme le musée Soulages à Rodez, il contribue désormais à la renommée de la ville bien au-delà des amateurs de vieilles pierres.

À l’occasion d’une étape, on découvrira la collection du Carré des Arts qui rassemble près de 600 œuvres contemporaines des années 1960 à nos jours. Le Nouveau réalisme et l’Arte povera y tiennent une place de choix aux côtés d’artistes américains, allemands, italiens, français.
Quelques noms : Richard Artschwager, Allan Kaprow, Joseph Kosuth, Christopher Wool, Mario Merz, Giuseppe Penone, Gerhard Richter, Sigmar Polke, Sophie Calle, Annette Messager, Georg Baselitz.
Pour célébrer les trente ans de cet espace, le directeur Jean-Marc Prevost a imaginé un programme d’expositions en lien avec d’autres institutions de la cité. Un parcours « hors les murs » qui conduira les amateurs dans les cinq autres musées de la ville et à l’École des Beaux-Arts. On découvrira ainsi les tableaux de Martial Raysse, des livres d’artistes (Jean-Michel Alberola, Anna Boghiguian, Robert Filliou, Annette Messager, Niki de Saint-Phalle, Daniel Spoerri, Christian Boltanski), mais aussi... une série d’affiches annonçant les
féria de Nîmes.

Le digital au musée...

La pierre et le numérique feront leurs noces avec l’exposition d’Oliver Laric qui a pris comme sujet les collections du Musée de la Romanité nîmois en s’inscrivant dans une démarche artistique liée au digital, tandis qu’un dialogue s’instaurera entre les collections du Muséum d’histoire naturelle et les œuvres d’artistes contemporains sur les premiers objets créés par la main humaine, sur des masques dit d’Arts Premiers.

Jean-Michel CHEVALIER

Photo de Une DR JMC

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