Carburants : pourquoi

Carburants : pourquoi les prix du pétrole baissent partout sauf... à la pompe

Avec une demande mondiale en berne, le baril a atteint son niveau le plus bas depuis un an. Mais les taxes font monter la note...

Le baril en chute libre

Alors que le prix du litre de gazole a été le déclencheur du phénomène "gilets jaunes", le baril de pétrole a perdu un tiers de sa valeur en un mois et demi.
Une baisse qui, avec les taxes, ne se retrouve pas à la pompe, d’où la colère de ceux qui sont "prisonniers" de leur voiture pour se rendre au travail.
La perspective d’un prochain renchérissement des taxes au nom de l’environnement n’améliore pas...le climat.

L’OPEP à la manœuvre

Pour contenir le prix du baril, les pays de l’OPEP ont resserré les robinets à la production, afin de "tendre" le marché mais il n’est pas sûr que fonctionne cette pression sur une offre devenue plus rare.
Les États-Unis, gros consommateurs, sont aussi devenus gros producteurs avec l’exploitation massive des gaz de schiste.
Même le "blocus" du pétrole iranien n’arrive pas à inverser la tendance à la baisse du baril...

Cartes rebattues

Dans ce contexte, les Chinois avancent leurs pions en prenant des parts sur le marché iranien de production (où ils remplacent Total, qui s’est retiré suite aux menaces de sanctions américaines) et plus généralement en Afrique, où toutes les matières premières du continent noir les intéressent. Les cartes sont rebattues au niveau mondial. Avec le développement des énergies alternatives, les économies "occidentales" sont moins dépendantes que par le passé de l’or noir. Et, en ce moment, l’Arabie Saoudite fait profil bas...

Avions : taxes "low cost"

Le transport aérien bénéficie de la convention de Chicago (1944) sur l’aviation civile internationale qui l’exonère de taxe sur les carburants.
Ce qui fait voir rouge Jean-Luc Mélenchon et d’autres partis politiques qui souhaitent l’instauration de taxes au nom de l’écologie et de la justice sociale. Certains États - Suisse, Japon, USA... - ont cependant taxé le carburant de leurs vols intérieurs : surtout, ne le dîtes pas à Gérald Darmanin...

Agriculture, transports

Les entreprises de camionnage françaises, qui ne sont pas au mieux de leur forme face à une concurrence internationale agressive, peuvent récupérer une partie de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Même chose pour les agriculteurs dont les machines tournent au "gazole non routier" (GNR) qui a augmenté de + 47,6 %
en deux ans. Cependant, les agriculteurs continuent de bénéficier du remboursement partiel de la taxe sur le GNR.

Pas de péages urbains

80 km/h, taxe sur les produits pétroliers, durcissement des contrôles techniques, hausse des péages autoroutiers et des amendes : pour ne pas encore alourdir la note, le gouvernement a décidé de renoncer aux péages urbains du projet de loi sur les mobilités (LOM). Il faut dire que les villes ne se bousculaient pas au portillon pour instaurer cette nouvelle taxe...

Covoiturage

Un amendement à la loi de Finances 2019 permettra aux employeurs de rembourser une partie des frais engagés par leurs salariés qui se déplacent en covoiturage. Les modalités en seront précisées par décret. Ce soutien, en franchise de charges sociales et d’IR, est limité à 200 euros par an, en attendant la future loi d’orientation des mobilités.

Gazole : roi du pétrole

En octobre, à 4,5 millions de mètres cubes, les livraisons de tous carburants routiers en France sont en hausse (+ 7,0 %) par rapport au même mois de 2017, avec +15,3% d’essence sans plomb et + 5,0 % de gazole.
Ce dernier reste prépondérant dans la consommation de carburants routiers avec 79,2 % des litres vendus à la pompe. (Source UFIP).
Sur les dix premiers mois de l’année, la consommation de carburants routiers a baissé de - 1,2 % par rapport à 2017.

Photo de Une DR

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