Carte bancaire : une (...)

Carte bancaire : une directive européenne renforce la protection des utilisateurs

Au début de l’année prochaine, une authentification renforcée devra être mise en place par les banques pour éviter les utilisations frauduleuses.

800 millions de fraude !

Une directive européenne, dont l’ordonnance de transposition a été publiée le 9 août, va obliger au renforcement de la sécurité des moyens de paiement scripturaux. L’an passé, la fraude, pourtant en légère baisse, a représenté 800 M€. La moitié de cette somme relève d’une utilisation frauduleuse de la carte bancaire, le reste revenant aux chèques, virements et autres prélèvements détournés.

Renforcer l’identification

La directive européenne prévoit, à partir du 13 janvier 2018, que la franchise due par les consommateurs en cas d’utilisation frauduleuse de leur carte bancaire sera ramenée de 150 à 50 euros.
Mais une "authentification forte", avec au moins deux "clés" d’identification de nature différente, devra dorénavant être actionnée lors des transactions en ligne.

À l’insu du titulaire

Actuellement, certaines cartes plutôt "haut de gamme" ne prélèvent pas de franchise en cas de détournement. Pour les autres, si une opération non autorisée par le titulaire du compte est effectuée sans activation des dispositifs de sécurité (par exemple du crytogramme), aucune retenue au titre de la franchise ne doit être exercée si la piraterie a été réalisée en détournant la carte ou ses données.

Attention aux négligences

Il en va de même pour l’utilisation frauduleuse lors d’un paiement sans contact, puisque dans ce cas le titulaire de la carte ne tape pas de code. Ou en cas de "phishing" lorsque le propriétaire légitime est abusé par un site piraté. Toutefois cela n’empêche pas le consommateur de prendre toutes précautions pour éviter les "négligences graves" qui dispensent banques et assurances de procéder à des remboursements.

Un code en plus

Plusieurs établissements bancaires français proposent déjà le système
"3D Secure". En cas d’achat sur internet, il envoie par SMS sur le smartphone du titulaire de la carte un code qui permet d’identifier de façon certaine le donneur d’ordre, en plus du cryptogramme, du numéro de la carte et de sa date de validité qui sont habituellement réclamés.

Parole aux techniciens

Pour le moment, les ingénieurs doivent encore, au niveau européen, mettre en place les procédés techniques de sécurisation qui seront utilisés dans quelques mois.
Les banques ont demandé à être dispensées lors de certaines transactions comme celles inférieures à 30€, les virements réguliers, les paiements fractionnés, etc.

Un avantage pour les particuliers

Étant aux premières loges, près de sept entreprises du e-commerce sur dix sont aujourd’hui déjà équipées d’un système de sécurisation renforcé. La directive de Bruxelles va donc surtout impacter les petites galeries marchandes et les particuliers qui se verront mieux protégés mais obligés à faire quelques "manips" supplémentaires.

Que faire si... ?

Si vous constatez la disparition de votre carte, vous devez immédiatement prévenir votre banque par téléphone et faire opposition avant de confirmer votre démarche par lettre RAR. En cas de vol, vous devez aussi porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie et joindre à votre lettre le récépissé de déclaration. En principe, l’opposition est réputée effectuée dès que la banque est prévenue, mais en cas de litige, c’est la date de réception de la lettre RAR qui est prise en compte.

Photo de Une (illustration) DR

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