Concurrence et monopole

Concurrence et monopole : la commission européenne tape sur la table !

Google vient d’être condamné à 4,6 milliards d’euros pour "abus de position dominante". Électricité, commerce, transports, réseaux numériques sont dans le collimateur. Décryptage !

Le contexte

La politique de la concurrence étant indissociable du fonctionnement du marché unique, la Commission européenne dispose de moyens étendus pour empêcher les ententes, abus de positions dominantes, monopoles. Elle vient d’infliger une amende record à Google (4, milliards d’euros), proportionnelle à son chiffre d’affaires, pour "abus de position dominante".

Concurrence faussée ?

En cause, le système d’exploitation mobile Android, qui rend les utilisateurs des smartphones trop dépendants des services de Google (et de ses publicités ciblées), et qui fausse la concurrence avec les autres opérateurs présents sur le marché, comme le moteur de recherches Qwant développé sur la Côte d’Azur dont la spécificité est justement de ne pas laisser de traces de ses navigations.

Le tiroir-caisse...

Ce n’est pas la première fois que l’Europe montre les dents contre des monopoles qui menacent la liberté des consommateurs. Mais les grandes firmes, en général américaines, développent des stratégies de contournement à long terme, en multipliant recours et procédures pour faire durer les choses...
Cette fois, Google est frappé directement au tiroir-caisse, ce qui va l’inciter à revoir sa politique. Comme de leur côté, les entreprises européennes (Airbus, Total, Peugeot, CMA-CGM) qui ont décidé de quitter l’Iran en raison de l’embargo décidé unilatéralement par les USA.

Amende record

Google a décidé de faire appel de sa condamnation, affirmant que son système est "ouvert, non exclusif (et)donne du choix pour tous, pour les constructeurs, pour les développeurs et pour le grand public" selon sa porte-parole en France. Le montant record de l’amende n’est sans doute pas étranger à la réaction du géant numérique.

Pour le secteur public aussi

Depuis l’Acte unique européen (1986), les monopoles publics - électricité, chemins de fer etc. - ont été remis en question par le droit communautaire. Pour la Commission, le secteur public, tout comme le secteur privé, doit respecter le droit de la concurrence. Les États restent cependant libres de leurs politiques de privatisation ou de nationalisation

Tarifs trop élevés ?

La Commission estime qu’une entreprise publique non soumise à la concurrence pourrait aussi pratiquer des tarifs trop élevés. Elle a donc acté que les services des sociétés publiques doivent être rendus "efficacement et à moindre coût", d’où l’introduction de la libre concurrence, y compris internationale. C’est pourquoi l’on peut voir des trains "étrangers" (Thello par exemple) circuler sur le réseau français, et à l’inverse des trains de la SNCF assurer des transports publics au Royaume-Uni..

Électricité dans l’air

La France, dont les services publics participent à l’ADN du fonctionnement de l’État, a elle aussi fait l’objet de procédures de la Commission. Par exemple en 1999, lorsque notre pays n’avait pas encore transposé dans son droit national la directive européenne sur l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité, qui était alors la chasse gardée d’EDF...

Les banques aussi

Les banques du vieux continent ont été aussi contraintes de s’ouvrir à la concurrence européenne en étant obligées depuis un an de partager leurs données pour faire "entrer" de nouveaux acteurs sur le marché. Les données des clients, qu’elles conservaient jalousement, appartiennent en effet... aux clients et non pas aux établissements. Ce changement a permis depuis aux nouvelles sociétés de la Fintech de s’installer dans le paysage.

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