Marchandises : le transpo

Marchandises : le transport routier azuréen à la rude épreuve de la concurrence

Bien équipées avec des matériels récents, les entreprises subissent la concurrence de poids lourds étrangers qui roulent à bas prix. Explications.

3 600 salariés dans les A-M

Le secteur du transport routier de marchandises représente 735 entreprises et 3 600 salariés dans les Alpes-Maritimes. Il s’agit dans la plupart des cas de TPE dont les capitaux sont détenus par le dirigeant. On retrouve ces entreprises dans les Zones Industrielles, d’activités et Artisanales (Carros, La Grave, Saint Laurent-du-Var, Sainte Marguerite, La Roseyre, Drap…).
(Chiffres 2017, Observatoire régional des transports)

Du local à l’international

Nombre d’entreprises azuréennes travaillent en liaison avec le BTP, pour le transport et la livraison à l’échelle locale et régionale de matières premières (graviers, sable...) ou de produits finis (huisseries, plomberie etc.) Certaines roulent "au national" ou "à l’international" pour les bassins d’emplois spécifiques (Grasse pour les arômes et parfums, Nice et Cannes ou Carros pour la métallurgie et l’électronique) etc.

Bloc contre Bloc

Le Transport Routier est un domaine où règne une concurrence européenne vive dans un contexte d’opposition clivante entre le bloc dit "de l’Est" (Pays de l’est, Pays baltes, Espagne et Portugal) et le bloc "d’Alliance du Routier" (France, Italie, Belgique, Suisse, Suède, Allemagne, Autriche, Luxembourg et Norvège). Le "Paquet Mobilité" présenté en 2017 par la commissaire européenne Violeta Bulc est un vaste programme pour une mobilité propre, compétitive et connectée. Son ambition est de parvenir à un accord avant 2019, fin de la présente législature.

La FNTR se mobilise

Organisation professionnelle leader, la Fédération FNTR (Fédération Nationale des Transports Routiers) travaille, entre autre, sur le "Paquet Mobilité" pour réguler la concurrence et compenser un manque de compétitivité.
Ce secteur d’activité représente un moteur pour l’économie et la dynamique de nos territoires.
En France, les entreprises du transport routier de marchandises s’acquittent de plus de 5 milliards d’euros par an entre taxe sur les produits pétroliers, taxe à l’essieu et péages routiers.

Un manque de contrôles

Aujourd’hui, un poids lourd étranger, à l’issue d’un transport international avec une livraison sur la Côte d’Azur, peut recharger trois fois du fret en sept jours sans quitter notre territoire.
Avec l’Allemagne, la France est ainsi le pays le plus "caboté". Les professionnels français se plaignent du manque de contrôle qui les pénalise dans le cadre de ces opérations de cabotage.
Ils subissent aussi la concurrence de véhicules utilitaires de moins de 3,5 tonnes allant jusqu’à 20 mètres cubes qui, n’ayant pas de contrainte réglementaire et sociale, captent des marchés.

Le train

Par sa souplesse, en allant jusqu’au dernier kilomètre pour la livraison, le poids lourd représente 99% du transport de marchandises contre 1% environ pour le train qui véhicule surtout des matières premières. Des pays comme la Suisse ont parié sur le multimodal en chargeant les camions sur le rail pour traverser la confédération.

Logistique sophistiquée

Grâce à la démarche initiée par la profession depuis près de 25 ans,
les constructeurs ont rivalisé d’efforts pour proposer des matériels utilitaires légers et poids lourds améliorant les performances environnementales. Les années à venir seront celles de la transition et du mix énergétique (gazole-électricité-gaz). Avec les bourses de fret, les entreprises de logistique effectuent des chargements qui optimisent la charge transportée.

Et demain ?

On verra bientôt sur nos routes et autoroutes des véhicules
connectés avec des assistances de conduite élaborées car la technique existe déjà. Et peut-être aussi du "platooning", testé au Japon et aux USA : un chauffeur dans le camion de tête, suivi par une série de remorques non attelées entre elles, pour former un convoi à la manière d’un train...

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