RSE : usine à gaz sans

RSE : usine à gaz sans doute, mais nécessité pour améliorer performance et bien-être

Les entreprises sont responsabilisées sur leur impact sociétal : environnement, relations humaines, etc. Des enjeux larges, voulus par Bruxelles, repris dans le droit français.

De quoi s’agit-il ?

La commission européenne a défini en 2011 la responsabilité sociétale
des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. Cette responsabilité suppose qu’elles respectent "la législation en vigueur et les conventions collectives conclues entre les partenaires sociaux", ce qui suppose qu’elles aient engagé un processus pour intégrer "les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et de consommateurs dans leurs activités commerciales et leur stratégie de base".

Les obligations

La norme ISO 26000 précise que la RSE doit aborder la gouvernance de l’organisation, les droits de l’homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local.

Les champs d’action

La RSE doit organiser une pratique éthique des affaires pour favoriser le dialogue et la transparence auprès des acteurs de l’entreprise, une stratégie managériale adaptée pour pérenniser l’activité sur le moyen et long terme,
encourager les relations et les ambiances sereines au travail, le respect des droits humains pour les salariés et les consommateurs, assurer l’équilibre de la relation client/fournisseur pour conduire une négociation juste. Vérifier que les mêmes obligations soient respectées par les sous-traitants.

L’éthique

Pour faire face à la globalisation et aux évolutions du marché, les entreprises et les PME doivent s’adapter aux mutations des secteurs de l’économie pour
rester viables, innovantes, économes en ressources naturelles et énergétiques, pour améliorer leurs processus de production. En un mot : éthiques.

"Mieux disant"

Dans la pratique, les acheteurs peuvent intégrer systématiquement des critères RSE dans les cahiers des charges pour qu’ils pèsent sur le choix final du fournisseur. On peut s’appuyer sur des dispositifs de certification et de labellisation reconnus, prendre le réflexe de l’offre "mieux disante" plutôt que celle "moins disante". La norme NF X50-135 sur les achats responsables, publiée en août 2012, constitue une déclinaison de l’ISO 26000 pour les acheteurs publics ou privés.

Effet d’aubaine

Bien sûr, des petits malins se sont engouffrés dans ce système pour en tirer des avantages marketing. Par exemple avec le "greenwashing", procédé ayant pour but de donner une image écologique responsable sans réelles actions en faveur de l’environnement (si, si cela se voit... souvent !).

Enfer et bonnes intentions

Le décret du 9 août 2017 a transposé la directive européenne de 2014. Pour les exercices ouverts depuis le 1er septembre 2017, les entreprises doivent maintenant établir une déclaration de performance extra-financière dans leur rapport annuel de gestion. Le cabinet Tennaxia a réalisé
une enquête auprès de 74 entreprises de plus de 500 salariés, lesquelles reconnaissent "buter sur les moyens à mettre en œuvre pour répondre à l’obligation de déclaration de performance extra-financière".

Image de marque(s)

La RSE a un impact direct sur la performance et l’image de l’entreprise :
des distributeurs de chaussures ont été contraints, sous la pression de
l’opinion publique, de ne plus se fournir chez des fabricants faisant travailler des enfants pour des salaires de misère. On attend maintenant le même sursaut chez les vendeurs de tablettes et smartphones : les matières rares utilisées dans ces appareils sont extraites dans des conditions épouvantables et dangereuses par une main d’œuvre surexploitée.

Photo de Une (illustration) DR

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