Santé : elle n'a pas (...)

Santé : elle n’a pas de prix mais un coût !

Quel que soit le prochain président de la République, il aura des arbitrages douloureux à faire sur la protection des Français. Devrons-nous ingurgiter une potion amère ?

Une couverture généreuse

Les Français sont très attachés à leur système de santé, et on les comprend !
Les soins sont reconnus de grande qualité et la couverture sociale est plutôt généreuse dans notre pays. Mais l’État providence, institué comme modèle depuis la fin de la guerre, a ses limites et cela fait des années que les finances de l’assurance maladie sont dans le rouge. Bon gré, ou plutôt mal gré, on n’évitera pas une remise à plat du système pour redéfinir les priorités...

Budgets malmenés

Imaginé à l’aube des "30 glorieuses", le système repose sur la croissance
économique qui assure les recettes de l’assurance-maladie par une augmentation de la masse salariale sur laquelle les cotisations sont basées. Mais, avec un chômage de masse tel que nous le connaissons depuis le années 80, les budgets sont malmenés et il faut sans cesse remettre au pot pour éviter son explosion... Depuis, une quinzaine de plans de rationalisation ont été organisés pour sauver le système.

Presque 12% du PIB

Les recettes sont assurées par des cotisations sociales payées par les employeurs, par la contribution sociale payée par les salariés (CSG), par les revenus non salariaux et les revenus de remplacement comme les allocations chômage, pensions de retraite, revenus du patrimoine, produits de placement et jeux.
Le tout représente, selon une étude de l’OCDE, 11,8% du produit
intérieur brut, l’un des plus élevés des pays développés derrière les USA et les Pays-Bas notamment.

65 Mds de déficit cumulé

Le financement de la santé ne suit pas les dépenses.
Le déficit annuel est d’environ de 10 milliards d’euros (65 milliards cumulés en dix ans). Pour "joindre les deux bouts", l’État a recours à l’emprunt qui sera remboursé par les générations futures pour régler nos dépenses actuelles...

Une demande croissante

Selon les spécialistes, malgré les "plans" d’économie qui se suivent sans toujours produire beaucoup d’effets, l’augmentation et le vieillissement de la population vont tirer la demande. De même que l’évolution des habitudes de soins. Il faudra quand même finir par s’interroger pour savoir pourquoi nous consommons 40% de plus de médicaments que les autres Européens...

Démographie médicale

Il y a en France environ 210 000 médecins, 480 000 infirmières, 42 000 dentistes, 75 000 pharmaciens et plus de 150 000 auxiliaires médicaux.

Cher progrès...

Les nouvelles techniques médicales coûtent cher : scanners, chirurgie pointue, médicaments de nouvelle génération... Tous ces progrès offerts aux malades sont budgétivores et, s’il n’est évidemment pas question de renoncer à de meilleurs soins, il faudra trouver à les financer, ce que l’assurance maladie et les mutuelles vont peiner à assurer.

Au menu des candidats

Quelle part de financement public ?
Quelle part pour le privé ?
Quel "reste à payer" à la charge des malades ? Ces questions centrales pour l’avenir du système sont loin d’être réglées et les différents candidats à l’élection présidentielle vont devoir les aborder dans les jours qui viennent. En tenant compte des syndicats, des lobbies, des nécessaires économies à réaliser et de l’inquiétude de l’opinion qui craint de voir se réduire des acquis sociaux patiemment engrangés depuis une soixantaine d’années.
Un dossier "explosif", qui attend le prochain président de la République.

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