VIH : ce n'est pas (...)

VIH : ce n’est pas encore le moment de baisser la garde...

Les récents progrès thérapeutiques rendent, à tort, la menace moins prégnante, et le nombre des dépistages est encore insuffisant. L’heure est toujours à la mobilisation.

Pandémie

Apparu au début des années 80, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a provoqué la mort de millions de personnes sur les cinq continents. Actuellement, 40 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde.
Mais les progrès de la médecine et le succès des trithérapies ont fait reculer la crainte de cette pandémie, surtout auprès des jeunes générations, qui ne se sentent pas - ou peu - concernées.

Tendance à la baisse

L’agence Santé publique France estime à 24 000 environ le nombre de personnes vivant avec le VIH sans le savoir dans notre pays. Cet organisme a dénombré 6 424 personnes qui ont découvert leur séropositivité en 2017. Un chiffre qui traduit une baisse depuis plusieurs années, phénomène commun à tous les pays qui ont mis en place une politique de prévention.

Dépistage insuffisant

L’année dernière, 5,80 millions de tests ont été réalisés dans les laboratoires d’analyses en France, soit +11% en cinq ans. Le taux de séropositivité a diminué pour atteindre le seuil de 1,9 pour mille tests. Les responsables de la santé publique considèrent que le dépistage reste insuffisant, d’où de fréquentes campagnes de "rappel" dans les médias. Un quart des dépistages positifs a été découvert de façon "précoce", une proportion sensiblement plus importante de façon "tardive".

Pas concernés ?

Plus de la moitié des hommes et près d’un tiers des femmes n’ont jamais réalisé de test en France. Cette absence de dépistage est plus fréquente chez les 55-75 ans (63% identique pour les hommes et les femmes) et chez les 18-24 ans (52% chez les hommes et 38% chez les femmes) selon le Baromètre Santé (2016).

IST/MST

Les diagnostics d’infections sexuellement transmissible (IST/MST) continuent d’augmenter dans notre pays. En 2018, 2,1 millions de personnes ont été testées pour une infection à Chlamydia (+9% par rapport à 2006), près de 1,6 million pour le gonocoque (+18%) et 1,8 million pour la syphilis (-7%), cette baisse concernant seulement des femmes.

Inégalité

Selon Onusida, 22 millions de personnes dans le monde sont traitées par les antiviraux (chiffres 2017). Il n’y en avait que 2 millions il y a quinze ans... Sur la même période, le nombre des nouveaux cas de positivité ont été divisés par quatre. Il y a évidemment une grande différence entre pays "riches" et pays "pauvres".

Incantation

L’assemblée générale des Nations Unies a voté une résolution pour mettre fin à l’épidémie du sida à l’horizon 2030. Il s’agit davantage d’une incantation que de la réalité puisque les scientifiques estiment cet objectif "difficilement atteignable" en raison de l’implication modérée de certains États dans la lutte, pour des raisons économiques et/ou religieuses.

Progrès thérapeutiques

Si les trithérapies ont fait la preuve de leur efficacité, elles ne permettent pas d’éradiquer le VIH chez la personne atteinte. Le traitement est lourd, avec des effets indésirables et des complications à long terme. Des équipes travaillent à un traitement pris en une seule fois par semaine, pour l’amélioration du confort de la personne atteinte. Le dépistage précoce permet un meilleur contrôle de l’évolution.

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