Violence : une typologie

Violence : une typologie des actes commis "hors ménage"

Une étude de l’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale montre une stabilité des violences physiques commises "hors ménage" depuis quinze ans.

Une personne sur cent

L’Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale vient de publier une étude sur les violences physiques commises "hors ménage" de laquelle il ressort que la gravité des faits a heureusement peu évolué depuis 2006.
Pour la dernière période considérée (de 2015 à 2017), 1,3% des personnes de plus de 14 ans interrogées a déclaré avoir fait l’objet de violences physiques de la part de personnes ne vivant pas avec elle.

Une plainte pour quatre faits

Bon an, mais surtout mal an, 653 000 personnes sont concernées en France par ces actes de violence. Un chiffre stable.
Un peu plus d’un acte sur deux a été commis dans l’espace public (53%) de la part d’auteurs inconnus et non armées (81% des cas). Les agressions se produisent plutôt de jour (66%). Seulement un quart des victimes a déposé plainte.

Stabilité

La majorité des victimes (63%) connaît son(ses) agresseurs(s) et les raisons de l’agression. Huit victimes sur dix ne déclarent pas avoir fait l’objet d’une ITT à la suite des faits et considèrent comme "peu importants" les dommages psychologiques. Les indicateurs permettant de contextualiser les agressions ont peu évolué ces quinze dernières années.

Les hommes d’abord

Les hommes sont légèrement plus exposés aux violences physiques que les femmes.
Entre 2015 et 2017, 1,4% des hommes et 1,1% des femmes ont déclaré avoir subi des violences physiques. Les auteurs de ces violences sont dans B81% des cas des hommes majeurs.

Idées préconçues

La peur des rues sombres et des parkings déserts n’est pas fondée : la plupart des actes de violence se déroulent de jour (66%) et dans la semaine (71%) plutôt que le week-end. Ces agressions se produisent dans 41% des cas dans la rue, 7% dans des établissements commerciaux, et 5% dans les transports en commun. Un quart des violences physiques se déroule sur le lieu de travail ou d’études de la victime. Enfin, 13% de ces violences ont lieu dans un logement qui n’est pas nécessairement celui de la victime.

Armes blanches et objets détournés

La menace ou l’usage d’une arme se retrouve dans 18% des violences physiques déclarées. Dans 37% des cas, il s’agit d’armes blanches ou par
destination (34%), c’est-à-dire d’objets détournés de leur utilisation principale pour blesser ou tuer (article 132-75 du Code pénal), comme par exemple un marteau.

39% des victimes se défendent

Dans 9% des violences avec arme, il est question d’un pistolet, d’un revolver, d’un fusil. 20% des auteurs utilisent une autre arme comme une matraque ou une bombe lacrymogène. Face aux violences physiques, commises ou pas avec arme, les trois quarts des victimes indiquent avoir pris la fuite, autant déclarent avoir appelé au secours et crié. Une majorité (59%) a eu le sentiment de ne rien pouvoir faire. La moitié des victimes a tenté de discuter pour dissuader les auteurs tandis que 39% se sont défendues et débattues.

Comportements post agression

4% des victimes ont eu une ITT supérieure à huit jours et 6% inférieure ou égale à huit jours. Un tiers des victimes se déplace dans un commissariat
ou une brigade de gendarmerie. 73% déposent plainte et 19% font une déclaration de main courante. 8% renoncent à entreprendre ces démarches une fois sur place.
Parmi les victimes ne se déplaçant pas auprès des forces de l’ordre, 28% l’expliquent par le fait qu’elles ne jugent pas l’atteinte suffisamment grave. 9% des victimes auxquelles une ITT a été délivrée ne donnent aucune suite.

Photo de Une : Photo Orange mécanique, DR Kubrick

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