Agence de l'eau : quel

Agence de l’eau : quel est l’état de santé des cours d’eau méditerranéens ?

Tous les deux ans, l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse présente un rapport sur l’évolution de santé des eaux de ses bassins. Crise sanitaire oblige, cette année la conférence de présentation du rapport s’est déroulée par visioconférence. Laurent Roy, directeur général de l’agence, a fait un focus particulier sur les cours d’eau situés en région Sud. Voici les chiffres à retenir :

En résumé

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 62% des rivières sont en bon état écologique et 87 % des nappes souterraines en bon état chimique. C’est un premier résultat de la mobilisation sur les territoires des collectivités et des acteurs économiques pour diminuer les pollutions, les prélèvements d’eau excessifs, les dégradations de la morphologie ou le cloisonnement des rivières. Mais il faut poursuivre les efforts, car le changement climatique perturbe le fonctionnement des rivières, notamment leur capacité d’épuration. Il y a urgence à moins polluer, moins prélever d’eau et redonner à nos rivières leurs fonctions vitales utiles à l’homme et à la biodiversité.

Les cours d’eau 

- 62 % des cours d’eau en Paca sont en bon état écologique
Pour être en bon état écologique, un cours d’eau doit contenir une eau de bonne qualité chimique mais il faut également que les espèces animales et végétales qui y vivent soient peu perturbées par les activités humaines.

- 87 % des nappes souterraines sont en bon état chimique
- Depuis les années 1990, la concentration moyenne en ammonium a été divisée par 20
- Depuis les années 1990, la concentration moyenne en demande biochimique en oxygène a été divisée par 5
- Depuis les années 1990, la concentration moyenne en phosphore a été divisée par 10
- Depuis les années 1990, la toxicité due aux métaux a été divisée par 6
- 37 % des rivières ont un régime hydraulique altéré, c’est-à-dire des variations géographiques ou saisonnières qui se répètent (exemple : crue et décrue des eaux)
- 46 % des rivières ont une morphologie dégradée, c’est-à-dire un cours d’eau non-naturel, qui a été aménagé, dérivé, modifié, déplacé par les hommes grâce à la construction de seuils, barrages, ponts, chemins bétonnés, etc

Les aménagements réalisés en 2019 

- Près de 6 millions de m3 d’eau ont été économisés
- 283 hectares de zones humides ont été restaurés, les zones humides sont des zones qui attirent les animaux, elles sont riches en biodiversité
- 17 km de rivières ont été restaurés en 2019
- 40 % des rivières ont été cloisonnées, c’est-à-dire, encerclées par des murs de béton pour éviter qu’elles ne s’élargissent et investissent des zones habitées
- 5,5 millions d’analyses ont été réalisées sur l’année (VS 18 000 en 1990)
- 1 300 paramètres différents ont été mesurés (VS 25 en 1990)

Pesticides, substances polluantes et stations de traitements 

- Le taux de pesticides est fortement en baisse, mais 87 % des stations sont encore contaminées
- 21 plans d’actions ont été engagés dans toute la région pour diminuer la présence de pesticides en tout genre dans les eaux
- De nouvelles substances ont été identifiées :
La plupart sont des substances pharmaceutiques : Metformine (un antidiabétique) 94 %, de l’Iserbartan (antihypertenseur) 71 %, de la Gabapentine et de la Carbamazépine (des antiépileptiques) 65 % et 51 %
Les autres sont des substances stimulantes telles que la Caféine 65 % et la Nicotine 39 %

- Les stations de traitements des eaux usées des hôpitaux éliminent 100 % de nombreuses substances (Paracétamoles, Acide salicyllique, Kétoprofène, Ibuprofène Aténolol, Ciprofloxacine, etc) mais elles n’arrivent pas à toutes les éliminer, seulement 70 % des substances de Diclofenac, 70 % de Propranolol et 70 % de Sulfamethoxazole

- Les stations de traitements des eaux urbains sont un peu moins performantes : 100 % des substances de Paracétamol, 95 % de l’Acide salicylique, 80 % du Kétoprofène, 98 % de l’Ibuprofène, 30 % du Diclofénac, 50 % du Propranolol et 60 % du Sulfamethoxazole

Depuis des années, l’Agence de l’eau multiplie les actions pour améliorer la qualité des eaux du territoire. Elle lutte pour préserver la biodiversité et cherche des solutions concrètes pour faire face au réchauffement climatique qui impacte les cours d’eau. Son travail à permis de nombreuses évolutions et améliorations sur la qualité, la quantité, la propreté, l’aménagement et la préservation des bassins. Mais de nombreux défis doivent encore être relevés pour attendre le but qu’elle s’est fixée : créer un territoire dont 100 % des eaux sont en bonne santé.

Téléchargez le rapport complet ci-dessous

Visuel de Une : Illustration DR

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