Changement climatique :

Changement climatique : Des mesures insuffisantes

Les mesures, prises et envisagées, pour faire face au changement climatique « ne sont pas suffisantes » selon le rapport de synthèse du GIEC, publié lundi 20 mars.

« Cadence et envergure »

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), organisme des Nations Unies chargé d’évaluer les travaux scientifiques sur le changement climatique, indique précisément, dans un communiqué, que les émissions de gaz à effet de serre augmentent toujours et que « la cadence et l’envergure des mesures prises jusqu’ici, tout comme [celles planifiées] ne sont pas suffisantes pour faire face au changement climatique ».

« De toute urgence »

Hoesung Lee, président du GIEC, assure que « ce rapport de synthèse fait ressortir que des mesures plus ambitieuses s’imposent de toute urgence et que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore garantir un avenir durable et vivable à toute la planète. Une action climatique équitable et efficace portée à l’échelle planétaire réduira non seulement les pertes et les dommages infligés à la nature et aux populations mais nous apportera aussi d’autres avantages ».

« Justice climatique »

« L’instauration d’une justice climatique est essentielle car les populations qui contribuent le moins au changement climatique en subissent des conséquences disproportionnées », a appuyé Aditi Mukherji, qui fait partie des 93 auteurs de ce rapport de synthèse, clôturant le sixième cycle d’évaluation du GIEC. « Près de la moitié de la population mondiale vit dans des régions extrêmement vulnérables au changement climatique », a-t-elle assuré.

Chiffres édifiants

C’est un fait établi que le réchauffement climatique est dû aux activités humaines. La décennie 2011-2020 a été la plus chaude depuis environ 125 000 ans. Entre 2010 et 2020, la mortalité due aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes a été 15 fois supérieure dans les pays très vulnérables par rapport aux pays peu vulnérables. Tous les scénarios socio-économiques du GIEC montrent que le niveau de réchauffement global atteindra 1,5°C (contre 1,1 aujourd’hui) dès le début des années 2030, quel que soient les efforts fournis.

« A vous d’agir »

Les auteurs doivent désormais assurer le service après-vente du rapport pour, inlassablement, convaincre tout un chacun de l’urgence à devoir faire beaucoup plus. Ce fut le cas de Christophe Cassou sur Twitter : « Le 6e cycle du GIEC est clos. 8 ans de travail acharné de centaines d’auteur(e)s. Les faits sont clairs, ne peuvent être plus clairs. Gouvernements, décideurs, maintenant c’est à vous d’agir ! Ne demandez plus au GIEC plus d’évidences. Attendre le 7e rapport sera trop tard, vous le savez !  ».

Responsabilités

François Gemenne en a fait de même récemment sur France Inter : «  C’est un rapport qui met les décideurs face à leurs responsabilités. Nous avons absolument toutes les connaissances, toutes les technologies qui nous permettraient de limiter le changement climatique et d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris mais, malgré tout, nous sommes encore sur une trajectoire qui nous amène vers une hausse de 3,2°C en moyenne d’ici la fin du siècle ».

Accélérer

Pour Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, «  le dernier rapport du GIEC nous le rappelle : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Nous devons donc accélérer nos actions pour anticiper au maximum les risques que le changement climatique fait peser sur nos territoires. (…) Le déni n’est plus possible ».

Visuel de Une : DR

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