Climat : Le rapport (...)

Climat : Le rapport du GIEC toujours plus inquiétant

Le GIEC a publié fin février le deuxième volet de son sixième rapport d’évaluation qui décrit le changement climatique comme « une menace pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète ». Décryptage.

1988

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est l’organe des Nations Unies chargé d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique. Il a été créé en 1988 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et compte aujourd’hui 195 États membres.

Trois groupes

Le GIEC compte trois groupes de travail. Le Groupe de travail I s’occupe des éléments scientifiques de l’évolution du climat, le Groupe de travail II des impacts, de l’adaptation et de la vulnérabilité et le Groupe de travail III de l’atténuation du changement climatique. La contribution du Groupe de travail I au sixième rapport d’évaluation a été publiée en août 2021. Celle du Groupe de travail III sera publiée en avril 2022, avant une synthèse dans le courant du second semestre 2022.

« Menace grandissante »

Le président du GIEC, Hoesung Lee, estime que le rapport « lance un avertissement très sérieux sur les conséquences de l’inaction. Il montre que le changement climatique fait peser une menace grave et grandissante sur notre bien-être et la santé de la planète. Les mesures prises aujourd’hui façonneront l’adaptation de l’humanité et la réponse de la nature aux risques climatiques croissants ».

« Urgence »

« Ce rapport reconnaît l’interdépendance du climat, de la biodiversité et des populations humaines et intègre davantage les sciences naturelles, sociales et économiques que les évaluations précédentes du GIEC. On y insiste sur l’urgence de prendre des mesures immédiates et plus ambitieuses pour faire face aux risques climatiques. Les demi-mesures ne sont plus une option », poursuit le président du GIEC.

« Souffrance humaine »

Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres appuie plus fort sur le bouton d’alarme : « J’ai vu de nombreux rapports scientifiques dans ma vie, mais rien de comparable à celui-ci. Le rapport du GIEC est un recueil de la souffrance humaine et une accusation accablante envers l’échec des dirigeants dans la lutte contre les changements climatiques. Près de la moitié de l’humanité vit dans la zone de danger, maintenant ».

Objectif 1,5° C

« Les coupables sont les plus grands pollueurs du monde, qui mettent le feu à la seule maison que nous ayons. Nous devons atteindre notre objectif de limiter à 1,5°C le réchauffement de la planète. Pour cela, la science nous le dit clairement : nous devrons réduire les émissions mondiales de 45 % d’ici à 2030 et parvenir à zéro émission nette d’ici à 2050  », affirme Antonio Guterres.

« Montée des eaux »

Les experts du climat de l’ONU estiment « qu’environ un milliard de personnes pourraient vivre d’ici 2050 dans des zones côtières menacées par la montée des eaux et les épisodes de submersions marines lors des tempêtes ». Ils relèvent en outre que « la multiplication des vagues de chaleur, des sécheresses et des inondations excède déjà les seuils de tolérance des végétaux et des animaux  » et expose « des millions de personnes à une sécurité alimentaire et hydrique aiguë ».

« Possibilités d’agir »

Le rapport du GIEC soulève que les villes sont à la fois un problème et une solution. «  Ensemble, l’urbanisation croissante et le changement climatique créent des risques complexes, en particulier dans les villes (…). Mais les villes offrent aussi des possibilités d’agir pour le climat – des bâtiments écologiques, un approvisionnement fiable en eau propre et énergie renouvelable, des modes de transport durables… », souligne Debra Roberts, coprésidente du Groupe de travail II.

Photo de Une : illustration DR

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