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Confinement : moins de trafics, moins de pollution, la qualité de l’air s’améliore légèrement à Nice

Les trafics en tout genre (routier, maritimes, aérien) étant à l’arrêt depuis plus de deux semaines, la pollution a nettement chuté partout en France. La qualité de l’air s’est, par conséquent, améliorée. L’institut AtmoSud a lancé une enquête au sein de six grandes villes* de la Région Sud, afin d’évaluer la situation. La ville de Nice a fait partie de l’enquête. Voici les premiers retours.

Diminution des concentrations d’oxydes d’azote

Évolution des taux de concentrations d’oxydes d’azote à Nice et à Marseille

En à peine quelques jours, un constat a très vite été établi : les concentrations d’oxydes d’azote dans les villes testées et notamment à Nice, ont fortement diminué (voir graphique 1, montrant l’évolution des taux de concentrations d’oxydes d’azote à Nice et à Marseille).

Les plus fortes diminutions ont été relevées près des principaux axes routiers, aux alentours des zones et quartiers où la circulation est dense et constante, ainsi que les principales voies d’embouteillages. L’oxyde d’azote est notamment issu du trafic routier, elle est composée des particules qui s’échappent des gaz des moteurs de voitures. Mais une baisse, certes moins importante, est tout de même à constater dans les zones, habituellement, moins fréquentées de la ville et où le trafic est rare.

Des zones qui ’’respirent’’ mieux

À Nice, deux endroits ont subi des changements remarquables : la promenade des Anglais et l’Aéroport Nice Côte d’Azur. Grâce à ses capteurs installés sur la Promenade des Anglais, AtmoSud a relevé une diminution de plus 70 ?% du taux d’oxydes d’azote dans l’air. Un chiffre qui est passé de 60 à 100 microgrammes par m3 d’air avant le confinement, à 20 microgrammes après celui-ci. Près de l’aéroport, le constat est semblable : ce taux a été divisé par trois depuis le début du confinement. En effet près de 90 % des vols ont été annulés. Sur l’ensemble de la ville de Nice, on constate une diminution d’environ 50 % de ces concentrations.

Voir ci dessous les graphiques qui représentent les concentrations moyennes journalières en oxydes d’azote à Nice, avant (graphique 2) et après (graphique 3) la mise en place du confinement.

Concentrations moyennes journalières en oxydes d’azote à Nice avant le confinement (DR AtmoSud)
Concentrations moyennes journalières en oxydes d’azote à Nice après la mise en place du confinement (DR AtmoSud)

Un processus qui s’est réalisé en deux temps

AtmoSud précise que cette baisse considérable des concentrations d’oxydes d’azote s’est déroulée en deux temps. La première, a eu lieu le vendredi 13 mars. En effet, avec la fermeture des écoles, la veille, les trajets en voiture étaient déjà moins nombreux. Par conséquent, une grosse baisse de ces concentrations a été remarquée à cette date. La seconde baisse a eu lieu dès le mardi 17 mars à 12h00, date et heure à laquelle a débuté le confinement.

Encore de nombreuses particules fines dans l’air

Même si l’air est moins pollué, celui-ci n’est pas pour autant sain. Et ce, pour deux raisons.
Premièrement, parce que, à contrario des particules issues du trafic routier qui diminuent, les particules des autres secteurs d’activité augmentent. C’est notamment le cas des activités agricoles et industrielles qui continuent de fonctionner malgré la situation. Mais aussi à cause de l’utilisation du chauffage (notamment chauffage à bois) qui a explosé depuis le début du confinement. Enfermée chez elle, la population se chauffe plus souvent et plus longtemps que quand elle doit aller travailler toute la journée.
Deuxième raison, l’arrivée du printemps. L’absence de vent et le réchauffement des températures sont deux facteurs propices à l’augmentation des concentrations d’ozones, c’est-à-dire, les particules de pollens. En raison du climat favorable que la région connaît depuis plusieurs semaines, AtmoSud a noté une augmentation des taux de concentration d’ozones. Il n’y a malheureusement rien à faire contre cette ’’pollution naturelle’’.

Il ne faut surtout pas oublier la pollution numérique qui est, elle aussi, très importante, d’autant plus en cette période où la majorité de la population est en télétravail. En effet, on ne le sait pas toujours mais l’utilisation de l’internet, l’envoi de mail, le streaming, les sites de viosconférences, etc, polluent également. Mais, pour l’heure, il est impossible de chiffrer et d’évaluer ce type de pollution.

*Aix-en-Provence, Avignon, Gap, Marseille, Nice et Toulon

À lire l’Enquête complète de l’association AtmoSud 

Visuel de Une : On respire mieux à Nice (DR M.R)

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