Retrouver un ciel étoilé

Retrouver un ciel étoilé : une idée... lumineuse !

Limiter l’éclairage public, une idée... lumineuse ! Il s’agit bien sûr de lutter contre la pollution et d’alléger la facture payée par les communes pour éclairer (inutilement) des rues (souvent désertes) la nuit. Cette double nécessité, économique et écologique, trouve sa traduction dans les politiques du Conseil départemental et de la Métropole Nice Côte d’Azur. Et aussi parmi nos communes, dont le budget électricité pour le chauffage et l’éclairage des bâtiments et des rues est devenu une préoccupation.

Parce que la lumière artificielle est néfaste de nuit à la faune, à la flore et au portefeuille, nombre de communes des A-M sont déjà passées à l’extinction des feux entre 23 heures et 5 heures du matin.

Cela est déjà effectif à Cagnes, Carros, La Trinité, Saint Laurent-du-Var, Tourrette-Levens, Saint Paul-de-Vence. Cela le sera prochainement à Bonson, Clans, La Gaude, Lantosque, La Tour-de-Tinée, Saint Sauveur-sur-Tinée, Utelle, Valdeblore et Venanson. Et sans doute encore dans quelques autres toujours en cours de réflexion.

Fiat lux, ma non troppo...

En prenant cette décision, les élus ont bien conscience d’aller à l’encontre des idées reçues. Pour nombre d’entre-nous, la lumière est synonyme de progrès, de confort, de sécurité. Sauf que la pollution lumineuse ne gêne pas seulement les avions et les astronomes, mais impacte toute la nature. Ainsi les insectes, qui s’épuisent à tourner autour des candélabres. Des oiseaux qui ne font plus de différence entre le jour et la nuit ou qui perdent leurs repères lors de leurs migrations.
Les botanistes expliquent aussi que l’éclairage nocturne perturbe le cycle des plantes, d’où un appauvrissement des espaces difficilement identifiable mais bien réel.
Des solutions existent : moins de points lumineux (Cagnes-sur-Mer a réduit leur nombre de 50% depuis 2014), allumés moins longtemps et seulement là où cela est nécessaire. Des lampes à led basse consommation, des candélabres qui évitent la diffusion de la lumière "urbi et orbi" en la concentrant sur les seuls endroits utiles. Il y a aussi l’allumage déclenché seulement au passage comme au quartier des Plans à Carros, la réduction de moitié de la puissance électrique et lumineuse comme à La Colle-sur-Loup. Quant à Saint Laurent-du-Var, la commune peut réduire ou suspendre l’éclairage en cas de pic de consommation. D’autres villes ont des approches par secteurs pour laisser allumés les points "névralgiques" (centre-ville, passages piétons, etc.) et mettre en veilleuse les écarts où il n’y quasiment pas de circulation la nuit. Car si la limitation de l’éclairage ne semble pas avoir d’impact sur la délinquance, elle peut devenir problématique sur les voies très empruntées, les carrefours dangereux.
Métropole et Conseil départemental venant en aide pour boucler les investissements, on leur doit... une fière chandelle !
Jean-Michel CHEVALIER

Visuel de Une Les nouvelles lampes diffusent moins de lumière mais assurent quand même un bon confort en ville. ©JMC