Volumic : ses imprimantes

Volumic : ses imprimantes 3D permettent de passer du virtuel au réel

La startup niçoise est le numéro un en France de la fabrication de machines d’impression d’objets en trois dimensions. Deux quadras niçois, Stéphane Malausséna et Gérard Lupino, amis d’enfance, issus de l’univers de l’image de synthèse, sont devenus leaders de la fabrication d’imprimantes 3D en France. Dans son bureau de la rue Lascaris, dans le quartier du port, Stéphane Malausséna, cogérant de Volumic, évoque pour les lecteurs des Petites Affiches son univers en trois dimensions…

Quelle est la genèse de Volumic ?

Avec Gérard Lupino, nous sommes issus de cet univers 3D et nous avons créé en 2004 GEMEA, un studio de création d’images de synthèse et 3D pour des architectes, promoteurs et designers. Puis, pour passer du virtuel au réel, nous avons fabriqué notre première imprimante. Il y avait une niche, il y eut un réel engouement. En 2013, nous créons donc la marque Volumic qui fabrique les premières imprimantes françaises 3D de bureau. Aujourd’hui, nous continuons à gérer GEMEA et Volumic. Nous ne faisons pas de production d’objets, nous fabriquons des machines.

À qui s’adressent ces imprimantes 3D ?

Aux professionnels : PME, TPE, artisans, bureaux d’études, architectes, studios de création, agences de communication, écoles et particuliers qui souhaitent avoir une imprimante 3D professionnelle accessible, performante et fiable. Pour le professionnel, c’est dans le prolongement de son activité de modélisation. Pour le grand public, la 3D, c’est un tout nouvel univers. On ne voit pas encore la portée de cette évolution, nous ne sommes qu’au début…

À quoi sert une imprimante 3D ?

Leurs domaines d’application sont très larges : le prototypage rapide, la création d’objets décoratifs, la conception de jeux et de jouets, la création de bijoux fantaisies, la réalisation de maquettes d’architecture, de pièces de modélisme, de pièces mécaniques, de pièces de remplacement, d’objets d’art, objets uniques, etc. La liste est infinie.

L’avantage de ces machines ?

Elles permettent de produire local, de maîtriser son planning, d’abaisser les coûts de production et de réduire l’empreinte carbone en évitant de faire produire et acheminer des objets à l’autre bout de la planète. Autre avantage, le côté "Made in France" : les gens préfèrent acheter français, pour avoir un vrai suivi et une assistance/SAV en France.

Le coût ?

L’impression par elle-même n’est pas chère, mais scanner un objet en 3D représente des heures de travail. On peut tout refaire, mais avec un certain coût initial de modélisation. Heureusement, il existe des banques de données d’images et d’objets. Il suffit de les télécharger et d’imprimer en 3D. Par exemple, des marques comme Legrand ou Tefal proposent des modèles 3D de leurs objets. Il suffit de payer le droit de reproduction.

Quels matériaux utilisez-vous ?

Au départ, nous utilisions du plastique de base ABS et PLA (amidon de maïs biodégradable). Maintenant, on intègre aussi du bois, du bronze, du cuivre, des matériaux souples comme le caoutchouc, pour les poignées de moto par exemple. Nous utilisons aussi du carbone et de la fibre de verre : nous pouvons ainsi fabriquer des maillons de chaîne en nylon et fibre de verre capables de porter jusqu’à 9 tonnes.

Le problème de la copie, pour les objets d’art par exemple...

Techniquement, tout objet est copiable, ce qui n’était pas le cas avant. Actuellement, il y a un vide juridique. Nous avons le cas de la fusée d’Hergé qui figure dans l’album de Tintin "On a marché sur la lune". Il n’existe aucune autorisation de copier. Mais elle est pourtant téléchargeable sur internet. On peut copier n’importe quelle œuvre d’art à condition de pouvoir la scanner – ce qui n’est pas évident - et de ne pas le vendre en série. Un changement de mentalité doit s’opérer.

Vos projets ?

Sortir de nouvelles machines qui vont nous permettre d’accroître nos ventes et notre visibilité sur le plan national et nous ouvrir en Europe (Suisse, Belgique, Luxembourg) et au Maghreb.

Les chiffres

1 M€ chiffre d’affaires
7 salariés
2 500 à 3 500 €
l’imprimante 3D
2 locaux (rue Lascaris et Garneray)

Les patrons

Stéphane Malausséna 42 ans, DUT commerce international, marié, un enfant.
Gérard Lupino, 44 ans, autodidacte, vit en concubinage.

Ils débutent dans un garage à Villefranche-sur-Mer
2004 : ils créent GEMEA à Nice
2013 : ils créent Volumic à Nice

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