Vasarely : Illusionniste

Vasarely : Illusionniste des sens

La nouvelle exposition de la galerie Port Lympia présente un large ensemble d’études, de peintures, et de multiples de Victor Vasarely, inventeur de l’Op art et de l’art cinétique.

Son œuvre psychédélique, illusionniste et abstraite, utopique, était complètement nouvelle dans les années 60. Elle le demeure en ce XXIe siècle qui voit nos vies régies par le numérique et les algorithmes.
La vocation de l’art à transformer le milieu urbain, tel que Vasarely et quelques autres l’imaginaient, a fait long feu. On le constate en se promenant parmi des immeubles modernes de béton triste, sans grande imagination, ce qui n’exclut pas parfois la prétention. L’ambition de « combattre les nuisances visuelles, d’embellir l’environnement artificiel » avec la réalisation d’une « Cité polychrome du bonheur » semble avoir vécue. Où sont les héritiers du Bauhaus, partisans de l’art total ?

©M.L

Si ce n’est l’architecte, la vivacité des recherches plastiques et technologiques initiées il y a soixante-dix ans et plus par Vasarely inspire tout de même des artistes contemporains, comme Sabrina Ratté, invitée (avec Daniel Canogar, Miguel Chevalier, Pascal Dombis, Dominique Pétrin, Flavien Théry) à faire dialoguer son œuvre avec celle du père de l’Op art. Cette artiste canadienne utilise l’animation 3D et la réalité virtuelle comme critique nostalgique et désillusionnée de l’urbanisme des années 80.

On peut toujours rêver d’autre chose...

Rêver devant les formes pures du cercle, du carré et de l’hexagone. Devant des images au départ classiquement en deux dimensions, mais qui s’animent pour jouer avec notre perception de l’espace, en mettant des formes simples en mouvement virtuel. Devant les déformations des structures universelles expansives ou régressives, dans des dégradés tonals qui introduisent lumière et transparence.
Ce sont bien les algorithmes qui régissent cette forme d’art. Des « recettes » appliquées à la peinture, qui créent des illusions d’optique, d’où le terme Op art.
« L’algorithme au service d’une cosmogonie universelle », comme on peut le lire sur un des cartels. Cela signifie que le langage de Vasarely, entièrement inventé par le maître, présente un tout complet, une unité plastique et inégalable, qui part de la cellule et rejoint la galaxie.

Jusqu’au 22 octobre, entrée gratuite ; de 10 heures à 18 heures en été et nocturne le jeudi jusqu’à 21 heures.

Photo de Une DR M.L

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