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Grasse, un parfum de toscane en provence...
- Par Marie Lesimple --
- le 24 août 2020
La parfumerie constitue toujours l’essentiel de l’activité industrieuse de Grasse. On peut en découvrir tous les aspects au MIP (Musée International de la Parfumerie) et au Conservatoire des Plantes à Parfums qui se visite sur les collines fleuries de Mouans-Sartoux.
Capitale mondiale des parfums, station climatique : deux titres qui rejettent dans l’ombre le fait que de grands personnages - et pas seulement Jean-Baptiste Grenouille, le meurtrier de Patrick Süskind - l’ont fréquentée. Premier d’entre-eux, Jean Honoré Fragonard, le "peintre de l’Escarpolette", dont on visite la villa.
Autre grande figure, la princesse Pauline, sœur de Bonaparte, y séjourna, ouvrant le bal des personnalités qui laissèrent leur empreinte dans la ville et ses environs.
À la fin du XIXème, il y eut une vogue chez les Anglais : il était de bon ton dans la haute société de venir soigner au soleil de Grasse son asthme entretenu par les brumes londoniennes. Alice de Rothschild, de la branche allemande de la dynastie, y créa un jardin extraordinaire de 135 hectares qui s’étageait sur la colline de Malbosc. Férue de jardinage, elle y invita la reine Victoria, qui traversait la ville dans une modeste carriole pour aller voir la baronne.
Maurice Maeterlink, auteur de "L’oiseau Bleu" (pas celui de Twitter), y écrivit "Les parfums", un long article paru dans le Figaro. L’écrivain Dirk Bogarde, le prix Nobel Ivan Bounine, Herbert George Wells, Paul Valéry, Henri de Montherlant, Paul Claudel, Jean Cocteau, André Gide et Marcel Proust y ont aussi séjourné.
Le monde de la chanson fut représenté par Édith Piaf qui vécut - et décéda - dans le joli village provençal de Plascassier.
Il est l’heure de s’égarer dans le dédale de ruelles et d’escaliers. Si on ne reconnaîtra pas la ville fantasmée par les Américains dans le film "Le Parfum", on admirera les façades des demeures et des hôtels particuliers des XVII et XVIIIèmes.
Prendre un verre à l’ombre de la place aux Aires, visiter les galeries place de la Poissonnerie ornée du kiosque Eiffel, déceler les traces des jardins disparus, contempler le verdoyant panorama s’étendant jusqu’à la Méditerranée, quel beau programme pour la fin de cet été si particulier.