Labels « Rouge », AOP, IGP, AB… Ce qu’ils garantissent aux consommateurs
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 3 janvier 2024
En faisant vos courses chez les petits commerçants ou en grande surface, vous croisez sans doute des produits porteurs d’une étiquette « Label Rouge ».
Savez-vous ce que signifie ce label ? Quelles garanties pour le consommateur ? Quels produits sont concernés ? Existe-t-il d’autres labels ? Les explications de Bercy.
Le Label Rouge est un signe national permettant d’identifier des produits bénéficiant d’un niveau de qualité supérieur en comparaison à des produits similaires. Il existe depuis près de 60 ans : en 1965 le poulet des Landes devient le premier produit porteur d’un Label Rouge. Aujourd’hui, pour bénéficier de cette reconnaissance, tout professionnel doit prouver que le produit qu’il propose à la vente est conforme à l’un des cahiers des charges du label. Il existe plus de 400 Labels Rouges homologués.
Les produits homologués Label Rouge sont facilement identifiables en magasin car ils sont systématiquement porteurs du logo Label Rouge qui indique la « garantie qualité supérieure », le numéro d’homologation du label (« homologation n° LA 07/08 » par exemple) permettant au consommateur de retrouver le cahier des charges auquel le produit a répondu. Ce logo peut être apposé directement sur le produit, par le biais d’une étiquette ou sur la face supérieure de son emballage.
Pour quels produits ?
Peuvent bénéficier du sigle Label Rouge les denrées alimentaires (baguette de pain de tradition française ou ail rose par exemple), les produits agricoles non alimentaires et non transformés (sapin de Noël coupé ou plant de rosier de jardin par exemple). Le Label n’est pas réservé uniquement aux denrées produites en France : il peut aussi être porté par des denrées produites à l’intérieur ou hors de l’Union européenne.
Acheter un produit porteur du Label Rouge permet donc de privilégier des produits dont le niveau de qualité a été reconnu supérieur à celui d’autres produits comparables.
Ce niveau de qualité supérieur est évalué en prenant en compte des conditions de production et de fabrication, de l’image du produit au regard de ses conditions de production, des éléments de présentation ou de service.
Selon la catégorie du produit, le cahier des charges diffère. En effet, un veau ou des œufs ne devront pas répondre aux mêmes critères pour bénéficier du Label Rouge : par exemple, pour les œufs, sont pris en compte la densité de poules pondeuses au sein d’un bâtiment, tandis que pour les veaux est mesuré, par exemple, un niveau minimum de volume d’air par animal.
Qualité, savoir-faire : D’autres repères
– L’appellation d’origine protégée AOP désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit. C’est un signe européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne. En France, près de 500 produits sont référencés comme AOP. On retrouve notamment le camembert de Normandie, le Roquefort, la châtaigne d’Ardèche, la noix de Grenoble, la lentille verte du Puy, l’olive de Nîmes, etc.
– L’appellation d’origine contrôlée AOC désigne des produits répondant aux critères de l’AOP et protège la dénomination sur le territoire français. Elle constitue une étape dans l’obtention du label européen AOP. À noter que le logo AOC ne peut plus figurer sur les produits qui ont été enregistrés comme AOP, à l’exception des vins. Les règles d’élaboration d’une AOP sont inscrites dans un cahier des charges et font l’objet de procédures de contrôle, mises en œuvre par un organisme indépendant agréé par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO).
– L’indication géographique protégée IGP identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP repose par ailleurs sur la notion de savoir-faire. Elle consacre une production existante et lui confère dès lors une protection à l’échelle nationale mais aussi internationale. En France, cela concerne par exemple le jambon de Bayonne, le canard à foie gras du Sud-Ouest, etc.
– La marque Agriculture biologique AB est une certification contrôlée par l’Agence bio, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Elle permet d’identifier des produits 100 % biologiques ou, pour les produits transformés, composés à 95 % de produits agricoles bio. La marque AB repose sur la notion de respect de la biodiversité et la préservation des ressources naturelles.
– Le certificat de conformité garantit le respect des caractéristiques certifiées à partir d’un cahier des charges (par exemple : porc nourri à 70 % de céréales). Ces caractéristiques doivent être « significatives, objectives et mesurables » et permettre de distinguer le produit du standard. Il existe environ 280 cahiers des charges de certification homologués aussi bien pour des viandes, des volailles, des lapins, des fruits et légumes, des céréales, des poissons, des miels, des boissons, des produits de charcuterie, etc.