À Bormes-les-Mimosas, la Région Sud lutte contre les déserts médicaux
- Par Gilles Carvoyeur --
- le 17 juin 2024
Le 5 juin, François de Canson, vice-président de la Région en charge du développement économique, de l’attractivité, du tourisme, a inauguré la Maison de santé pluriprofessionnelle, en présence notamment de François Arizzi, maire et de Christian Simon, conseiller départemental.
Soutenue par la Région à hauteur de 27 500€, la création de cette Maison de santé s’inscrit dans l’objectif de maintien et de développement d’une offre de soins de qualité et de proximité sur le territoire.
« Parler de santé, d’accès aux soins et de lutte contre les déserts médicaux n’est pas anodin, peut être et avant tout parce que c’est cette fracture qui me touche le plus, parce que c’est la pire des inégalités et que j’y consacre une grande attention », a lancé François de Canson qui représentait Renaud Muselier, président de la Région.
DÉSERTS MÉDICAUX
Le maire de La Londe-les-Maures a ajouté : « L’accès à la santé pour tous, comme l’accès à la culture, aux loisirs et à l’éducation sont parmi nos priorités. Nul besoin de se gargariser d’équité territoriale si dans les faits on n’est pas capable – ensemble – Ville, Département, Région et État – de sortir de telles réalisations. La Région entend être moteur d’une profonde évolution du pilotage opérationnel de la santé, en faisant des territoires l’échelle privilégiée pour construire une offre de soins. Parmi ces chantiers prioritaires, la lutte contre les déserts médicaux constitue une priorité ».
Dans le Var, environ 1 050 médecins généralistes libéraux sont en exercice, soit une densité de 98,3 médecins pour 100 000 habitants, c’est à dire la deuxième densité la plus basse de la région pour le premier département touristique de France ! De nombreux habitants sont à plus de 10 minutes du médecin généraliste le plus proche. La conséquence est simple, l’activité moyenne des médecins généralistes est la plus élevée de la région (4 604 actes par an contre 4 441 actes par an en région) avec 8 médecins généralistes sur 10 qui ont déclaré rencontrer des difficultés pour répondre aux demandes de leurs patients.
François de Canson a expliqué : « En 2022, 94 % des communes du Var sont identifiées dans le zonage conventionnel, établi par l’Agence Régionale de Santé, comme des zones où l’offre de soins est insuffisante et où l’accès aux soins est difficile. A Bormes-les-Mimosas et au Lavandou, on compte 14 000 habitants en hiver mais plus de 100 000 en été. Et, la population du bassin de vie est plus âgée que la moyenne régionale. L’indice de vieillissement est de 245,8 contre 127 dans le département et 104,4 en région. La population a augmenté entre 2014 et 2020 de 1 057 habitants. L’été, ce territoire génère un afflux important de population et, compte tenu de l’attraction touristique, on compte de nombreux travailleurs saisonniers. Des personnes plus à risque sur le plan de la santé ».
PEU DE SPÉCIALISTES
Tandis que le territoire présente une densité de médecins généralistes, d’infirmiers et de kinésithérapeutes supérieure à la moyenne régionale, on prévoit une désertification médicale à terme à cause d’une forte proportion (37%) de médecins âgés de 60 ans et plus. Ainsi, malgré une densité médicale supérieure à la moyenne régionale, l’activité moyenne par médecin est supérieure à la moyenne régionale (2 448 actes vs 2 213).
« Toutefois, l’accès à l’offre de second recours est faible sur le territoire. La densité des médecins spécialistes est inférieure à celle de la région. Seuls 5 médecins spécialistes exercent sur le territoire de la MSP et pour accéder à des soins de spécialités, la patientèle doit se rendre à Hyères, soit 30 à 35 minutes de déplacement. Le territoire ne compte pas de pédiatre, de dermatologue, de pneumologue, de gynécologue, et de psychiatre. Les professionnels doivent assurer une offre de soins en pédiatrie et gynécologie en raison de la carence de ces acteurs. On ne peut pas rester inactifs. Aussi, la politique de lutte contre les déserts médicaux de la Région s’organise sous forme d’un Kit, une palette de dispositifs, d’aides et d’outils en faveur de l’aménagement solidaire des territoires en matière d’accès aux soins », a conclu le vice-président de la Région.