Adapter l'agriculture

Adapter l’agriculture varoise aux changements climatiques et aux enjeux environnementaux

Le 24 novembre à la SICA Marché aux Fleurs de Hyères, Fabienne Joly, présidente de la Chambre d’Agriculture du Var et son bureau ont débattu sur l’avenir des serres inoccupées ou susceptibles de le devenir, en s’appuyant sur les données issues de deux études menées par le service horticulture et le service transmission.

En effet, la question est sur toutes les lèvres : « Quel avenir pour les serres inoccupées ou susceptibles de le devenir  » ?
Dans le Var, 106 ha de serres en friches sont répertoriés. Où se situent ces anciennes unités de productions horticoles ? Dans quel état sont-elles ? Pourquoi ces espaces n’ont-ils pas été libérés pour de nouvelles productions agricoles ? Quelles sont les perspectives ?

AUTONOMIE ALIMENTAIRE

Une étude horticole a tenté de répondre à ces questions pour enrayer ce phénomène tout en gardant à l’esprit l’importance de préserver ces terroirs privilégiés pour renforcer l’autonomie alimentaire départementale et défendre les parts du marché horticole européen. En s’appuyant sur cette enquête, le service transmission s’est penché sur le devenir des serres varoises. En 10 ans, la population horticole varoise a décliné de près de 30%. Quelles sont les causes de ce déclin ? Est-ce un problème de transmission de l’outil de production ? Quels sont les facteurs clés qui impactent la transmission ? L’étude a permis d’analyser les intentions de cessation ou de reprise des serristes en identifiant les facteurs d’abandon des serres. La conclusion vise à proposer des solutions pour assurer la pérennité de l’activité horticole sous serres.

Des questions qui ont été longuement abordées en présence de Philippe Mahé, préfet du Var, François de Canson, vice-président de la Région, et Jean-Pierre Giran, maire de Hyères et président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, ainsi que des représentants des filières agricoles varoises, des acteurs et partenaires du monde agricole et rural.

ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

«  Déjà le 17 novembre, la Conférence régionale de l’Agriculture et de l’Alimentation, à l’Hôtel de Région, rassemblait pour la première fois l’ensemble du monde agricole », a rappelé François de Canson.

Le maire de La Londe-les-Maures et viticulteur s’est félicité : « Nous avons en région Sud une agriculture unique. Unique par sa diversité, unique par sa tradition, unique par son terroir, unique par son climat. Nous avons des produits exceptionnels avec 283 signes de qualités, autant d’appellations qui font rêver la France entière et bien au-delà de nos frontières. Ces résultats sont le fruit d’un travail exigeant, difficile, qui demande de la rigueur et du professionnalisme. Les débats de ce matin en ont encore été la parfaite illustration.

Depuis 2017, la politique régionale agricole s’articule autour de deux grands objectifs : Adapter notre agriculture aux changements climatiques et aux enjeux environnementaux et structurer les filières afin d’améliorer le bénéfice des exploitations. C’est un budget en 2023 de 25,5 millions de crédits régionaux et de 34,8 millions de fonds FEADER  ».

Cette année, les élus régionaux ont remporté deux grands combats Le premier sur la lavande. En août 2021, la réglementation de l’Union Européenne sur les huiles essentielles mettait en péril l’activité des producteurs de lavande en déclarant les huiles essentielles de lavandin dangereuses pour la santé !

« Deux ans de rencontres, d’allers retours à Bruxelles du président Muselier, mais le résultat est là ! Nous avons gagné ! Le 5 octobre, l’Union Européenne a adopté un amendement visant à sortir les huiles essentielles des substances chimiques dangereuses. Un combat qui profite au-delà de la lavande à d’autres fleurs relevant de ces usages ! Encore une fois, nous avons su ensemble défendre le monde agricole. Et une deuxième victoire sur l’eau. Grâce au plan Or bleu, décliné autour de 3 axes (sobriété, innovation, solidarité), nous avons obtenu une expérimentation unique en France avec la réutilisation des eaux usées (REUT) », a rappelé François de Canson.

PROJETS HYDRAULIQUES

Il a repris : « Par ailleurs sur l’irrigation, la Région ne ménage pas ses efforts. Elle investit 6 millions d’€ par an dans la modernisation et l’extension des réseaux d’irrigation. Elle mobilise son enveloppe FEADER au bénéfice des projets d’hydraulique agricole avec plus de 13M€ pour 2023-2027. Elle investit massivement dans le plan d’aménagement et d’investissement de la SCP 620 M€ sur 2018-2038.

La collectivité régionale intervient sur le service de remplacement qui est un nouvel appui aux agriculteurs et agricultrices, mis en place à travers le renforcement des services de remplacement, en élargissant les remplacements, en plus du congé maternité déjà pris en charge, au remplacement en cas d’enfant malade par exemple.

Je profite de ce moment pour m’adresser aux éleveurs notamment sur le sujet cabanes pastorales, même si ce n’est pas le cœur de l’activité varoise. Le besoin de financement à 100% de certains projets de cabanes a bien été pris en compte par la Région. La demande de modification du programme FEADER a été effectuée. Nous attendons la validation finale de la Commission Européenne qui devrait arriver rapidement ».

Photo ©PRESSE AGENCE

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