Edito. - Ça ira mieux (…)

Edito. - Ça ira mieux demain, peut-être...

Le téléphone était à peine raccroché et encore tout chaud de la conversation avec Donald Trump que 145 drones et six missiles étaient tirés sur l’Ukraine, touchant notamment un hôpital civil. Ce « message », aussi subliminal que choquant, a été envoyé au monde par Poutine en guise d’accusé de réception après qu’il a, paraît-il, accepté le principe d’une trêve de 30 jours en mer Noire à la demande de son excellent « ami » américain. « Nous avons constaté que les attaques contre les infrastructures civiles n’ont absolument pas diminué durant la première nuit suivant cet appel téléphonique prétendument révolutionnaire et formidable », a aussitôt déclaré avec ironie le ministre allemand de la Défense. Il fut le premier à monter au front diplomatique pour dénoncer la forfaiture du Kremlin et les rodomontades ridicules de la Maison Blanche. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon cette guerre aurait fait deux victimes supplémentaires…


L’Europe semble se mettre en bon ordre pour muscler sa défense. D’abord, les principaux pays – France et Allemagne en particulier – sont prêts à booster rapidement leurs dépenses militaires pour se mettre à niveau face à la menace (suivez mon regard…). Ensuite, le Vieux Continent a pris conscience que « l’ami » américain, qui lui vend des armes sophistiquées comme le chasseur F-35, peut à tout moment empêcher ses clients de s’en servir. Cela provoque chez nos dirigeants une remise en cause qui incite à acheter d’abord européen. La Pologne, le Portugal, par exemple, envisagent sérieusement de se passer de l’avion US (au profit du Rafale ?). De l’argent public européen qui reviendrait aux Européens, ce ne serait finalement qu’un juste retour sur investissement.


François Bayrou est trop fin politique pour ignorer qu’il se tirait une balle dans le pied en verrouillant l’âge de départ à la retraite. Les participants au « conclave » ont donc de bonnes raisons de crier à la tartufferie. Mais le Premier ministre a dit tout haut ce que les chiffres du déficit public nous murmurent tout bas et que beaucoup ne veulent pas voir : nous entrons plus tard dans la vie active, nous vivons plus longtemps, il faut donc travailler plus, pour ne pas « gagner » forcément davantage. En jeu, c’est la survie du système par répartition auquel les Français sont si attachés qu’ils en adoptent la position de l’autruche.


C’est peut-être un tournant dans le conflit sanglant à Gaza : depuis deux ou trois jours, des habitants de l’étroite bande de terre osent manifester dans ce qui reste de la ville pour exiger le départ du Hamas. Le mouvement est, pour la première fois, ouvertement vilipendé par des centaines d’anonymes réclamant la fin de la guerre et le droit de vivre en paix dans leur pays. Israël a repris ses bombardements après deux mois de trêve et appelle les Gazaouis à se lever contre le Hamas. Peu avant, le porte-parole du Fatah à Gaza avait lui aussi appelé au départ du mouvement contrôlant Gaza depuis 2007, avertissant qu’en cas contraire «  la bataille qui vient mènera à la fin de l’existence des Palestiniens » à Gaza. Pour autant, bien malin qui pourrait dire quel est le niveau de soutien ou d’aversion de la population gazaouie vis-à-vis de la formation responsable de l’attaque du 7 octobre.