Céréales : Moscou maintient

Céréales : Moscou maintient la pression

Alors que la Russie a annoncé lundi 17 juillet avoir dénoncé l’accord passé avec l’Ukraine, la Turquie et les Nations unies permettant l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer noire depuis le début de la guerre, les tractations se poursuivent en coulisse pour tenter d’infléchir la position de Moscou. En jeu, l’approvisionnement de nombreux pays, notamment en Afrique, où l’on craint la famine si cet accord n’est pas réactivé.

Vladimir Poutine, dans un discours retransmis à la télévision devant son gouvernement la semaine dernière, a accusé les Occidentaux et l’Ukraine de ne pas faire face à leurs engagements, profitant selon lui de cet accord pour bloquer les exportations de céréales russes. Il a listé des conditions pour que son pays revienne à de meilleurs sentiments sur ce sujet. Un « chantage » inadmissible selon Emmanuel Macron et d’autres responsables politiques pour qui la faim est aussi une arme de guerre.

Flambée des prix

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné une hausse significative des prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux, et en particulier des prix des céréales qui ont encore flambé depuis quelques jours. Les "couloirs de solidarité" mis en place par l’Union européenne pour aider l’Ukraine à exporter ses produits agricoles et l’Initiative céréalière de la mer Noire (signée en juillet 2022) avaient pourtant contribué de manière significative à la baisse des prix observée depuis la fin de l’année 2022.

Au total, l’an dernier, 90 pays ont importé des céréales (blé et autres) en provenance de ce pays déchiré par la guerre. Environ la moitié d’entre eux sont situés en Afrique et en Asie. La Roumanie voisine, peu touchée par les blocages des exportations maritimes de Kyiv, est devenue le premier importateur de céréales ukrainiennes en 2022 devant la Chine.

Visuel de Une : illustration DR

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