Dans le Var, le Département n’est pas que la collectivité du social !

Par Gilles Carvoyeur --
le 10 février 2025

À l’occasion de la cérémonie des vœux, Jean-Louis Masson a fustigé « certains visionnaires ou illuminés qui souhaitent réduire le Département à un simple rôle d’opérateur de l’État, une sorte d’agence des aides sociales ».

Certes, le Département apporte des aides sociales et d’urgence, reconstruit les infrastructures routières et les collèges, appuie l’action du SDIS, apporte de l’ingénierie technique, finance les travaux d’aménagement de bâtiments publics et d’adduction en eau, etc. Mais pas seulement !

BUREAUCRATIE EXCESSIVE

S’adressant aux partenaires du Conseil départemental, Jean-Louis Masson a lancé avec fermeté : « Nous ne sommes pas que la collectivité du social ! S’ils sortaient des cercles parisiens, ils pourraient se rendre compte du rôle central du Département. Il demeure un acteur reconnu, de proximité, vecteur de stabilité, en dépit des nombreuses et inopérantes réformes institutionnelles ».
Le président a ajouté : « À chaque exercice budgétaire, des questions sans réponses me reviennent sans cesse : Comment peut-on nous demander d’investir plus avec des recettes volatiles, des dotations d’État plafonnées et des dépenses imposées sans concertation ? Que reste-t-il des vertus démocratiques de la décentralisation qui visent à connecter l’impôt aux citoyens ?Pourquoi, on s’obstine à éloigner la décision du terrain ? on va à l’encontre des aspirations des Français. C’est incompréhensible ou je n’ose le penser : machiavélique » !
Pour l’élu départemental : « Les Départements sont les garants de l’équilibre entre villes et campagnes, et ils n’ont cessé de le démontrer lors des crises successives que nous avons traversées. Le Département n’est pas juste une couche d’un mille feuilles administratif mis en avant, jusqu’à l’écœurement par ceux qui prétendent réformer sans se soucier de l’essentiel : mieux agir pour les Français. Ce dont nous souffrons dans notre pays, ce ne sont pas des strates, c’est d’une bureaucratie et d’une technocratie excessives. Nous souffrons des normes qui s’imposent à nous et alourdissent les budgets. Nous souffrons des carcans juridiques qui nous paralysent ! Durant l’année 2024, avec mes collègues, j’ai donc œuvré pour faire valoir ce rôle des Départements dans l’action publique et surtout pour réaliser des opérations d’importance pour le Var. Avec une certitude : Si une action doit être menée pour le développement du Var, elle le sera » (…).

LAISSEZ-NOUS AGIR !

Puis, Jean-Louis Masson a rendu un hommage appuyé aux sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, aux gendarmes, aux policiers et aux forces de protection civile, en leur témoignant « toute ma reconnaissance et tout mon soutien au nom du Conseil départemental du Var. Les inondations de cet automne ont démontré votre force de coordination et notre dépendance en cas de crise ».
Il a repris : « Si je comprends l’effort d’économie de 60 milliards que nous devons appliquer, je ne peux me résoudre que ce soit au détriment des services publics locaux que nous portons. Laissez-nous agir là où nous sommes en responsabilité ! Non, les Départements ne sont pas la cause des indigestes déficits publics de l’État. À l’ensemble des responsables politiques, je souhaite vous dire que si la situation l’exige, je saurais prendre mes responsabilités dans l’intérêt des Varoises et des Varois. Des responsabilités qui seront de revoir le calendrier de certaines actions mais pas l’ambition ! Des responsabilités qui seront de rationaliser notre fonctionnement et d’optimiser notre train de vie mais pas le service rendu ! Des responsabilités qui seront dans l’étude systématique des contributions aux partenaires pour plus d’équité envers les plus fragiles » (…).
« Je souhaite que le Département soit irréprochable et innovant sur ses cœurs de mission et qu’il soit un partenaire des solutions pour paraphraser le préfet ! Je le dis parce que je crois plus que tout au service public issu d’une collaboration intelligente et complémentaire entre les échelons : État, Région, Département et Commune (…).
On ne peut pas construire la France en tournant le dos à ce que nous sommes, à toutes les valeurs et tous les repères qui nous ont construits », a conclu Jean-Louis Masson.