
Edito - Chaud, chaud, chaud devant !
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 4 juillet 2025
– Les promesses, c’est bien connu, n’engagent que ceux qui les croient. Les 32 pays de l’Otan ont juré, la main sur le cœur, qu’ils vont « investir » 5 % de leur PIB dans la défense, répondant en cela à un oukase du président des États-Unis, qui avait menacé de quitter
l’Alliance si on ne lui obéissait pas le petit doigt sur la couture du pantalon. Victoire éclatante en apparence, car il n’échappe à personne que cette promesse vaut pour… 2035 et que, d’ici là, Donald Trump ne sera plus à la Maison Blanche. Enfin, s’il ne crée pas une nouvelle « dynastie »…
– Les États-Unis ont utilisé la fine fleur de leur aviation pour aller bombarder les sites nucléaires des mollahs. Pas moins de sept B-2 Spirit, d’un prix unitaire estimé entre un et deux milliards de dollars (!), pour aller faire quelques trous dans le sol iranien. Ils ont effectué, depuis le Missouri, un long et discret vol présenté par les militaires comme une prouesse (quand un Airbus d’une ligne régulière traverse l’Atlantique, on n’en fait pas toute une histoire). Il faut croire que les pilotes de ces avions très furtifs avaient peur de se perdre dans le noir puisqu’ils ont été accompagnés par pas moins de 125 appareils de l’US Air Force (avions de chasse, avions ravitailleurs et de surveillance), tandis qu’un sous-marin en protection était prêt à dégainer ses missiles Tomahawk, au cas où. Au final, on n’a aujourd’hui aucune certitude sur la destruction réelle des installations nucléaires iraniennes, profondément enterrées. Et pas (encore ?) de moyen de contrôle sur les trois sites visés puisque Téhéran ne veut plus entendre parler de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Bien sûr, si on leur avait demandé gentiment…
– Les magistrats de la Cour des comptes se montrent plutôt sévères avec les communes françaises dont les dépenses ont, selon eux, augmenté de 4,8 % l’an passé, soit davantage que l’inflation, en contribuant ainsi au trou du déficit public. Pour les juges financiers, l’augmentation des charges des personnels communaux est en grande partie responsable de cette situation : la « revalo » du point d’indice, le déroulement naturel des carrières, les promotions et autres primes pèseraient lourd sur les dépenses de nos villes et nos villages. Mais pourquoi ne pas récompenser les gens qui travaillent et assurent le service public ? Comment leur expliquer qu’ils n’auraient pas droit à une augmentation, à une promo ? Les juges de la rue Cambon, prompts à tancer les dérives, seraient-ils prêts à passer des paroles aux actes en donnant eux aussi l’exemple d’une frugalité salariale ?
– On découvre qu’il fait chaud en été et que les salles de classe ne sont pas climatisées. Est-ce vraiment une surprise ? On pourrait installer à grands frais (financiers, pas de température) des « splits » pour rafraîchir l’atmosphère près des tableaux qui furent noirs du temps de la craie avant de devenir blancs à notre époque du feutre effaçable. On pourrait aussi anticiper le départ en grandes vacances, vu qu’il est permis de douter de l’efficacité pédagogique lorsque le mercure frôle les 38 degrés... Quelques heures d’enseignement perdues ne changeraient pas grand-chose au niveau général des élèves que les études les plus sérieuses s’accordent à considérer comme largement insuffisant, puisqu’environ 15 % des écoliers accusent une maîtrise insuffisante des savoirs de base (lire, écrire, compter) à leur entrée en sixième.