Le monde comme il va...

Le monde comme il va...

 Le ministère américain de la Justice a ordonné aux procureurs fédéraux d’abandonner les poursuites engagées contre le maire (démocrate) de New York, Eric Adams, inquiété pour des accusations de corruption et de financement illégal de sa campagne électorale. Mais l’élu de Big Apple a eu la bonne idée de se rapprocher de l’équipe de Donald Trump à l’occasion des présidentielles américaines. Il a même été vu à Mar-a-Lago, dans le domaine privé du président : pour une partie de golf entre copains ? Pendant ce temps, le procureur spécial indépendant chargé de superviser les enquêtes, toutes aussi indépendantes, visant Trump (tentative d’inversion du résultat de la présidentielle 2020, attaque du Capitole le 6 janvier, conservation illégale de documents classifiés) reste sous la menace d’être viré « en deux secondes » par le nouvel hôte de la Maison Blanche, comme celui-ci l’a promis. Cette possibilité n’entre cependant pas dans ses prérogatives constitutionnelles. Pas le genre de « détail » dont s’encombre Trump.

 Dans le grand chamboule-tout mondial qui verra (peut-être) le Groenland, le Panama, le Canada et le golfe du Mexique passer sous la bannière étoilée, sans oublier la bande de Gaza promise à devenir une nouvelle Riviera et « un paradis sur terre  », on n’a étonnamment pas entendu sur ce dossier une grande voix qui compte : celle de Ségolène Royal, ancienne ambassadrice des pôles. Ses lumières nous seraient pourtant si utiles en ces temps obscurs.

 Puisque notre pauvre intelligence humaine se réduit à quelques points de QI et n’est à l’évidence pas suffisante pour comprendre la logique de ce monde comme il va (mal), alors soit : faisons appel aux supercalculateurs pour décider à notre place. En agrégeant tous les points de vue opposés et en les passant à la moulinette des cerveaux artificiels, cela annihilera sans doute les délires des uns et des autres. En tout cas, cela ne risque guère de produire pire que le spectacle actuel

 Capitale de l’IA, au moins pour quelques jours, Paris veut devenir l’un des grands acteurs de cette nouvelle révolution qui impactera aussi profondément nos vies (nous dit-on) qu’autrefois l’invention de l’imprimerie ou celle de l’électricité. Acceptons-en l’augure. L’autre soir à la télé, Emmanuel Macron n’a pas pu s’empêcher de cocoricoter sur le sujet, promettant 109 milliards d’investissements pour que la France soit en la matière une puissance indiscutable et surtout indépendante des grands méchants loups américains et chinois. Bon, d’accord, la moitié de la somme sera fournie par les Émirats arabes unis, mais on ne va pas chipoter pour si peu…

 Et notre grand ami Vladimir Poutine dans tout cela ? S’il portait une barbe, il rigolerait dedans en regardant Trump attaquer la Cour de justice internationale, laquelle a émis envers le tsar de Moscou un mandat d’arrêt tout aussi international, mais qui n’a évidemment aucune chance d’être exécuté. Il se tient les côtes après que Trump a déclaré «  qu’une grande partie de l’Ukraine pourrait devenir russe ». Avec un tel soutien, Vlady attend tranquillou que le temps fasse son œuvre depuis que son copain Donald pèse de tout son poids pour que Kiev prenne le chemin de Canossa sans être « invitée » à la table d’éventuelles négociations de paix.
Quand Poutine rigole, c’est plutôt inquiétant…