Hugues Moutouh : « Nous sommes dans une impasse budgétaire »
- Par Sébastien Guiné --
- le 10 octobre 2024
Devant les maires des Alpes-Maritimes, réunis jeudi à Cannes pour le salon des communes et des intercommunalités, le préfet du département a ajouté que le déficit public serait d’au moins 6,1 % du PIB, « sans doute un peu plus », et avec une dette publique de 3 200 milliards d’euros.
« C’est colossal, avec un taux d’emprunt à 10 ans sur le marché de la dette qui est supérieur à celui de nos voisins espagnols et portugais. Cela n’est pas arrivé depuis 20 ans donc nous sommes à un moment crucial de notre histoire ». Hugues Moutouh a affirmé qu’il allait « falloir se mettre à la diète », comme l’a dit le Premier ministre. « Il va falloir faire beaucoup avec peu. Et nous en sommes tous là. Le projet est de faire 60 milliards d’économies pour notre nation en 2025. Pourquoi faut-il juguler cette dette ? Pas par volonté de se montrer bon élève au niveau de la zone euro, pas du tout. C’est parce qu’on doit faire des investissements d’avenir, qui ont été chiffrés à 800 milliards d’euros par an dans l’Union européenne pour être au niveau de nos grands rivaux. Et pour investir, il faut de l’argent. Donc on a demandé une contribution à l’Etat, on a demandé une contribution à la Sécurité sociale et on demande effectivement leur aide aux collectivités territoriales ».
« Nous n’en sommes pas la cause »
« Les finances publiques sont dans une situation catastrophique », avait auparavant indiqué David Lisnard, maire de Cannes et président de l’association des maires de France (AMF), tout en précisant que les communes n’en étaient « pas la cause ». « La situation dans laquelle nous sommes est celle que nous annoncions depuis des années, au regard de la centralisation croissante des finances publiques en France », a-t-il avancé. « Il est très important, vis-à-vis de l’opinion publique, de rappeler que nous alertons sur la dégradation des comptes publics depuis longtemps, que cette dégradation est le fruit du centralisme, qui crée des effets de bureaucratie et d’entrave à l’action, et qu’aujourd’hui, si on veut assainir les comptes publics, ce n’est pas en mettant des prélèvements supplémentaires sur nos ressources que cela fonctionnera. C’est en créant de la liberté et de la responsabilité locales », a assuré le président de l’AMF.