Les maires des Alpes-Mari

Les maires des Alpes-Maritimes « ont des projets plein la tête »

De nombreux maires du département sont passés par le stand des Petites Affiches, au Palais Nikaïa, pour discuter de leurs projets et de leurs difficultés. Extraits.

Charles Ange Ginésy, président du Conseil départemental 

«  Je pense que les maires du département sont toujours des gens optimistes. Ils se sont fait élire pour cela. Ils ont une part de responsabilité à l’égard de leurs citoyens. Ils ont des projets plein la tête et ils souhaitent simplement les réaliser le plus facilement possible, le mieux possible. (…) Pour cela, le Département a créé une agence que l’on appelle l’AGENCE 06 qui vient se substituer à certains services qui existaient dans les services de l’État au préalable, pour pouvoir accompagner les maires et les rassurer. Pour pouvoir faire ces dossiers que (…) les maires des petites communes ont des difficultés à pouvoir régler parce que très souvent, ils n’ont même pas de secrétaire général, ils n’ont même pas de secrétariat. Donc nous sommes là pour les aider, les assister  ».

Anaïs Tosel, maire de Falicon 

«  On a vraiment axé nos projets sur l’éducation et l’environnement. On a créé une nouvelle école, nous avons créé une médiathèque grâce au Département, nous avons agrandi le cimetière, créé un parking. Nous avons également créé un stade de football et des chemins piétonniers qui permettent une mobilité douce. Et notre prochain projet, c’est une crèche petite enfance. (…) La difficulté qu’on peut rencontrer aujourd’hui, c’est vraiment un parallèle entre la réalité du terrain, le fait d’être vraiment proche, à l’écoute des gens et de pouvoir œuvrer au maximum dans l’intérêt général. Et cette ’contre-réalité’, qu’on trouve parfois, une réalité virtuelle sur les réseaux sociaux où il y a des contrevérités qui nuisent à la vérité générale et à l’intérêt général ».

Ladislas Polski, maire de La Trinité 

« Les efforts que nous avons faits, que les contribuables ont faits, le partenariat que nous avons eu avec l’État, ont permis aujourd’hui de sortir du réseau d’alerte des finances publiques, nous ont permis de baisser le taux communal de la taxe foncière. Et nous sommes dans un redressement qui a été salué d’ailleurs par les services de l’État et qui nous permet de récupérer la capacité à faire, ce qui est, quand on est un maire, le plus important. Nous avons trois grands projets d’aménagement (…) : la construction d’une piste cyclable entièrement connectée au centre de Nice à l’horizon 2024, (…) l’arrivée du tramway à l’horizon 2026 puis 2028, (…) et la construction d’une salle culturelle et polyvalente avec une programmation métropolitaine, départementale et même régionale ».

Joseph Segura, maire de Saint-Laurent-du-Var 

« Avec mon administration, il faut bien sûr lever à chaque fois toutes les difficultés que l’on peut rencontrer dans un projet tel que le square Bènes par exemple. Et pour autant, avec de la volonté et du bon sens, de la part de tout le monde et de tous nos partenaires, on arrive à nos projets. Maintenant, il y a une question financière qui est toujours là avec l’explosion des prix. Mais globalement, ce qui fait aujourd’hui la dynamique d’une collectivité, c’est cette volonté d’une équipe municipale de pouvoir perdurer dans ses projets  ».

Mylène Agnelli, maire d’Isola 

« Je vais parler de la station et des projets immobiliers parce que le développement immobilier d’Isola 2000 a été bloqué pendant des années suite à un contentieux avec un ancien aménageur. Et quand nous avons été élus, on a eu la chance de gagner devant le Conseil d’État et de récupérer 66.000 m2 de droit à bâtir. Notre objectif, c’était de sécuriser les ‘lits marchands’ c’est-à-dire de faire en sorte que ces résidences, ces hôtels qui vont se construire, ne puissent pas être vendus à la découpe - comme c’était le cas jusqu’à maintenant - au bout de neuf ans. On a assorti chaque appel d’offres, chaque cahier des charges d’une convention Loi montagne, de 30 ou 40 ans en fonction des projets, qui fait que pendant 40 ans, les exploitants sont obligés d’exploiter l’hôtel ou la résidence de tourisme. Et au bout de ces 40 ans, ils sont obligés de vendre en bloc le projet. Donc cela assure encore une pérennité des lits marchands et c’est vraiment ce qui faisait défaut sur la station ».

Sébastien Olharan, maire de Breil-sur-Roya 

« On essaie de faire en sorte que le drame que nous avons vécu soit une opportunité, une opportunité de reconstruire en mieux. On a refait tout le tour du lac, on a pensé une vraie promenade, un vrai espace de détente. On a aménagé vraiment de très beaux endroits pour essayer de donner une attractivité supplémentaire à la commune et pas simplement refaire comme c’était auparavant. On a lancé récemment un grand plan pour la réhabilitation du patrimoine religieux de la commune, ce qui n’est pas lié à la tempête Alex, mais quasiment 4,6 millions d’euros vont être investis pour nos monuments, indépendamment de la tempête. On va rénover l’ensemble de l’école élémentaire, on va mettre en place la vidéoprotection. On essaie de faire en sorte que les projets liés à la tempête Alex ne viennent pas se substituer aux autres projets qui étaient dans notre programme municipal et qu’on souhaite pouvoir appliquer ».

Cyril Piazza, maire de Peille et président de la Communauté de communes du Pays des Paillons 

« Ce qui nous entrave c’est le temps administratif. J’ai pour habitude de dire à mes administrés que quelqu’un qui est élu dans une commune vit selon trois temps. Il y a d’abord le temps du quotidien de nos concitoyens qui est le temps de l’immédiateté avec les réseaux sociaux, Internet. Il y a le temps des églises puisqu’on est encore propriétaires des églises, qu’on soit croyants ou non. (…) Quelle que soit la religion, c’est un temps qui est une éternité. Et puis il y a le temps des maires qui est le temps administratif, entre le temps de l’éternité et le temps de nos concitoyens. Et c’est très dur à chaque fois d’arriver à joindre tous ces temps et d’être un bon pivot entre chacun de ces temps et chacun de ces mondes ».

Alexandra Borchio-Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes 

«  Les communes font face à de nombreuses problématiques. Il y a la loi SRU propre au logement, la loi ZAN sur l’artificialisation des sols, énormément de sujets qui touchent les communes avec une baisse des dotations globales de fonctionnement. On a conscience aujourd’hui qu’être maire, c’est une vraie volonté, que le mandat est de plus en plus difficile à exercer. Je pense qu’à un moment donné, on aura une crise dans certaines communes de certains élus qui ne souhaiteront pas se représenter. Parce que finalement, aujourd’hui, on se rend compte qu’il faut être très courageux justement pour gérer une équipe municipale. Les maires ont besoin en tout cas de soutien, de présence et d’encouragement de la part notamment des autorités mais aussi des parlementaires  ».

Hugues Moutouh, préfet des Alpes-Maritimes 

« Les compétences sont définies par la loi, mais au-delà des compétences respectives qui sont les nôtres, on forme un couple, on forme un tandem. J’aime cette image du tandem, c’est-à-dire que chacun doit pédaler dans le même sens. Et on sait que ce tandem est essentiel, notamment pour faire face aux crises. Le département a été très impacté (…) par la tempête Alex et on a vu que le couple maire/préfet était essentiel. Nous ne pouvons pas tout faire, nous avons besoin d’avoir sur le territoire, au plus proche de la population, des élus responsables, en capacité d’agir et avec lesquels on arrive à faire face et à trouver des solutions pour dépasser les crises  ».

Tous les entretiens sont à retrouver en intégralité sur notre site, et sur notre chaîne YouTube.

Photo de une DR VN

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