Questions encore sans réponses
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 15 novembre 2024
La saison 2 de Donald Trump à la Maison-Blanche n’a pas encore débuté que déjà les spéculations vont bon train sur les relations que le milliardaire nouvellement élu va entretenir avec Vladimir Poutine. Les deux dirigeants, dont les caractères ont la rigidité pour trait commun, ont déclaré vouloir reprendre les discussions. Sans aucune arrière-pensée, cela va de soi... On redoute, évidemment, que ce rabibochage se fasse au détriment de l’Ukraine, et plus généralement de l’Europe, qui ne sait plus si elle peut continuer à compter sur le soutien de son allié historique d’outre-Atlantique, en particulier pour sa défense.
Ce qui est sûr, c’est que pour ses intérêts économiques, elle ne pourra compter que sur elle-même, prise dans la tenaille de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les autres BRICS en embuscade attendant leur heure (surtout l’Inde). Avec des chefs de gouvernements proches des idées de Trump - comme Viktor Orbán en Hongrie ou Giorgia Meloni en Italie - pourra-t-elle dépasser ses divisions internes et contrer le travail de sape interne de l’extrême droite ?
Outre son caractère disons particulier, Trump inquiète les tenants de la démocratie puisqu’en disposant d’une majorité républicaine au sénat et à la chambre des représentants, il aura sinon un pouvoir sans limite, du moins d’une grande facilité pour faire voter ses lois et nommer des gens à sa botte aux postes les plus imminents. Assisterons-nous à une chasse aux sorcières pour évincer les « minables », les « incapables » et autres « mangeurs de chats et de chiens » comme le préfigure l’annonce pendant sa campagne du limogeage promis du procureur ayant diligenté les poursuites pénales contre lui ? Si tel était le cas, la démocratie américaine basculerait dans un autre monde, lourd de menaces.
Un incident bien calculé, bien calibré : l’arrestation de deux gendarmes français à Jérusalem ne saurait relever d’une faute commise par des policiers trop zélés comme l’idée a circulé après cet incident diplomatique hors-normes. Il est intervenu alors que les relations sont tendues entre Paris et Israël depuis qu’Emmanuel Macron s’est interrogé sur l’opportunité d’envoi d’armes que l’État hébreu pourrait utiliser en Palestine, au Liban, en Syrie et peut-être même en Iran. En quelque sorte, c’est une « monnaie de la pièce » que le pouvoir de Benyamin Netanyahou a glissé dans la machine (infernale) qui ne sert ni la paix dans la région, ni la sécurité d’Israël. Des policiers armés qui entrent sans autorisation sur un territoire, cela porte un nom, « une invasion » au moins symbolique, que l’on a avec raison évité de prononcer pour ne pas envenimer davantage les choses, comme si cela était encore possible…
Justement, dans sa fuite en avant dans la guerre au Moyen-Orient, Netanyahou ne va-t-il pas être tenté, avec la bénédiction de Trump, de s’en prendre aux installations nucléaires de l’Iran qui est le pire cauchemar de l’état-major israélien ? Téhéran se fabrique sa bombe, ce n’est pas un secret. Le jour où le pays des mollahs en disposera, toute la géographie politico-militaire de la région sera bouleversée et les risques encore accrus pour la sécurité mondiale. Dans ce dossier aussi, la rigidité des parties en présence n’augure rien de bon.
Mais il y a encore pire dans ce monde de fous : la non-sélection de Kylian Mbappé en équipe de France. Vite une réunion du conseil de sécurité de l’ONU pour régler cette angoissante question.
Jean-Michel CHEVALIER