Sondage : la Macronie se

Sondage : la Macronie se fait (très ?) peur...

C’est le sondage Harris Interactive de la fin de semaine dernière qui sème le doute dans la Macronie : au second tour de la présidentielle 2022, le sortant ne l’emporterait que de peu devant la candidate du Rassemblement national. Non publiée, cette étude d’opinion circule dans les états majors des partis. Le score pronostiqué, 52 % pour Emmanuel Macron contre 48 % pour Marine Le Pen, inquiète d’autant plus la majorité qu’il se situe dans la marge d’erreur des sondages.

Il ne s’agit encore que de politique fiction puisqu’à un an du scrutin les lignes peuvent tellement bouger que les deux finalistes qui sortent actuellement du chapeau n’ont aucune garantie d’être les présents au second tour. Emmanuel Macron lui même disait il y a quelques semaines que, peut-être, il ne serait pas en mesure de se représenter si la situation économique et sanitaire du pays devrait continuer à se dégrader…
Moins qu’une remontée de Marine Le Pen dans l’opinion, ce qui est explique les résultats de ce sondage semble être la perte du « réflexe républicain  » des électeurs modérés qui, jusqu’à présent, se mobilisaient pour faire un barrage « républicain » à l’extrême-droite en dépassant leurs préférences d’origine. Ainsi, des sympathisants PS, écolos et même Insoumis avaient glissé dans l’urne un bulletin Macron. Cette automaticité paraît maintenant avoir du plomb dans l’air selon le thermomètre Harris Interactive.
Le doute s’est instillé dans la majorité présidentielle qui a perdu au fil des années des députés à l’Assemblée, mais aussi des « modérés » qui ne se sont pas toujours reconnus dans l’action du gouvernement. Avant la crise sanitaire, qui a tout chamboulé sur son passage, une partie non négligeable de cette France silencieuse avait commencé à décrocher en raison d’une politique ressentie davantage comme de « droitière » que la promesse centriste du candidat devenu président. C’est donc l’aile gauche de la Macronie qui a du vague à l’âme et qui ne semble plus être prête à accorder les yeux fermés un nouveau blanc-seing à l’actuel locataire de l’Elysée.
Voilà pourquoi le « Palais » regarde avec une attention particulière la trajectoire de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe qui, s’il n’avait pas une barbe aussi fournie, pourrait penser à la présidentielle tous les matins en se rasant…
Il reste une quinzaine de mois avant la consultation et l’histoire montre que, de Raymond Barre à François Fillon, en passant par Lionel Jospin et Edouard Balladur, tous les favoris des sondages ont finalement été battus.

Cette incertitude sera encore de mise pour 2022 puisqu’au-delà des attentes en matière d’emploi et d’économie, s’ajoutera le bilan de la gestion de la crise sanitaire et son ressenti. La clé se trouve peut-être là, à moins que la gauche ne réussisse à s’unir pour s’inviter dans le jeu.

Photo de une : (Illustration) DR Remi Jouan Wikimedia

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