Traiter de l'eau en (...)

Traiter de l’eau en Provence, c’est se confronter à des paradoxes

Le 28 novembre à Toulon, Jean-Louis Masson, président du Département, a procédé à la signature du marché Var Eau 2050 et de l’accord de soutien des partenaires financiers, en présence de François de Canson, vice-président de la Région Sud.

Les différences de ressources en eau, importantes au nord (Alpes du Sud) et limitées au sud (basse Provence) sont aggravées par l’existence, en zone méditerranéenne, d’une période sèche estivale.

GERER LA RARETE HYDRAULIQUE

Pour François de Canson  : « Traiter de l’eau en Provence, c’est inexorablement se confronter à des paradoxes, une alternance de trop ou pas assez. Gérer la rareté hydrique et sa disponibilité hétérogène est l’histoire de notre région, qui a souffert historiquement de la sécheresse et qui a déployé l’ingéniosité des hommes pour y remédier. Des glaciers des Alpes aux villes des franges côtières l’eau circule, non pas dans un continuum naturel mais grâce à de nombreux aménagements, dont certains peuvent être datés de l’époque romaine. Dériver l’eau, la stocker, la conduire là où elle faisait défaut, a été l’œuvre des différentes sociétés qui nous ont précédées ».

Les procédés utilisés ont été aussi ingénieux que nécessaires : captage de sources, creusement de puits, de galeries souterraines, construction de restanques et, surtout, édification de canaux utilisés d’abord pour les moulins puis pour l’agriculture et l’énergie électrique.
Les derniers grands aménagements hydrauliques de la Durance et du Verdon dans les années 1960-70 (barrages de Serre-Ponçon et de Sainte Croix, canal usinier EDF et canal de Provence), ont sécurisé l’accès à la ressource pour une grande partie de la région.
C’est donc grâce à un long et laborieux affranchissement des conditions naturelles du territoire que l’on peut aujourd’hui se féliciter d’une grande disponibilité de la ressource en eau pour les différents usages régionaux.

Le vice-président de la Région a ajouté : « Ces aménagements ont fortement réduit les inégalités territoriales d’accès à la ressource en eau et ont permis, grâce aux stockages, de s’affranchir d’une partie des contraintes saisonnières et géographiques.
Lors des années de forte sécheresse (2003-2007 ou récemment en 2022), les tensions sont restées perceptibles et l’équilibre autour de la multiplicité des usages pourrait s’avérer fragile dans un futur soumis au changement climatique.
Le confort qui est le nôtre aujourd’hui est donc le fruit d’innovations majeures, de l’audace des hommes, d’ouvrages uniques en Europe …
Au 20ème siècle, nous avons créé la Société du Canal de Provence, qui est devenu un fleuron euro-méditerranéen sur le sujet de l’eau avec 2,7 milliards de patrimoine, 210 km d’ouvrages de transport, 5 600 km de canalisations d’adduction, 4 grands barrages et 80 réserves de proximité.
Le confort qui est le nôtre depuis des décennies a un peu étouffé la réalité qui préexistait. L’accélération du changement climatique nous remet donc dans une nécessaire dynamique faite de sobriété, de solidarité et d’innovation, choses que nous éludions un peu par confort
 ».

Photo ©PRESSE AGENCE

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