Alexandra Borchio Fontimp met en garde contre le désengagement de l’État qui plonge les communes rurales dans une grande difficulté


Politique


3 décembre 2025

Alexandra Borchio Fontimp met en garde contre le désengagement de l’État et appelle à une réforme de la DGF

Dans un courrier adressé le 2 décembre à Françoise Gatel ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, la sénatrice des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio Fontimp alerte sur ce qu’elle décrit comme un désengagement croissant de l’État envers les communes, une dynamique qui, selon elle, fragilise l’ensemble des collectivités et interroge le respect du principe constitutionnel de libre administration inscrit à l’article 72.

Au fil de ses déplacements, l’élue dit constater une pression accrue sur les budgets locaux. Elle rapporte notamment la situation du maire d’Aiglun, village de 100 habitants, confronté à une baisse des dotations de près de 28 % en quatre ans, un niveau supérieur à la capacité d’autofinancement de la commune.
Selon la sénatrice, ces évolutions compromettent la capacité des élus locaux à répondre aux priorités gouvernementales. «  Cette diminution compromet directement la capacité des communes à répondre aux appels à projets et aux injonctions de l’État, pourtant essentiels pour relever les défis de notre temps. Ces baisses répétées vident la décentralisation de son sens et menacent la cohésion sociale. D’autant que beaucoup de maires refusent de céder à la facilité en augmentant les impôts locaux alors qu’une telle variation ferait peser sur les contribuables une charge excessive au regard de leurs facultés contributives. », souligne-t-elle.

Concertation autour de la DGF

Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé l’examen, avant Noël, d’un projet de loi sur la décentralisation, Alexandra Borchio Fontimp appelle l’exécutif à ouvrir une concertation nationale sur la réforme de la Dotation globale de fonctionnement (DGF) et à repenser le modèle économique des territoires ruraux. « La décentralisation ne peut être réelle sans des moyens financiers adaptés  », insiste-t-elle.
L’élue met également en avant plusieurs initiatives conduites dans son département, parmi lesquelles la formation universitaire destinée aux secrétaires de mairie et un séminaire réunissant les maires concernés par le nouveau mode de scrutin dans les communes de moins de 1 000 habitants. Ces actions visent, selon elle, à promouvoir une meilleure prise en compte de la ruralité, dans un cadre budgétaire respectueux des spécificités locales.

Concernant l’effort demandé par le Gouvernement aux collectivités, évalué à 5,3 milliards d’euros, la sénatrice estime « qu’il faut réduire cet effort, car les collectivités ne sont pas responsables de la situation. »
Ce courrier s’inscrit dans un débat récurrent autour de l’équilibre entre responsabilités locales et ressources allouées par l’État, à l’heure où les communes doivent faire face à une multiplication des missions et des contraintes financières.


Valérie Noriega