Sécheresse : stade de crise dans le pays mentonnais


Droit


29 juillet 2022

Le préfet a décidé de placer le pays mentonnais en "alerte crise" sécheresse

Sécheresse : un cinquième bassin versant a été placé au stade de crise par la préfecture des Alpes-Maritimes. Il est situé à l’est du département, dans le secteur « Roya, Bévéra et côtiers Mentonnais ». Le bilan de la saison de recharge en eau (de septembre 2021 à mars 2022) du département est très déficitaire sur la totalité du territoire, avec de 40 % à 60 % en moins par rapport à la normale. Les relevés indiquent de 240 à 470 mm de précipitations, à comparer aux 585 mm d’une année normale.

L’observation des indicateurs de sécheresse (mesure des débits des cours d’eau, indice d’humidité des sols, observation des assecs, niveau des nappes souterraines) a donc conduit le préfet Bernard Gonzalez à déclencher le stade de vigilance sécheresse dès le 9 mars 2022 sur l’ensemble du département. Des arrêtés préfectoraux successifs ont été pris par le préfet afin de limiter voire d’interdire certains usages de l’eau dans le département. Les faibles épisodes pluvieux des mois de juin et juillet n’ont pas permis d’inverser la tendance de fond constatée depuis plusieurs mois.

Sur la base des observations de débits et des prévisions de Météo France qui prévoient des températures toujours supérieures à la normale et l’absence de précipitations significatives ces prochaines semaines du mois d’août, le préfet a décidé de prendre les mesures suivantes applicables jusqu’au 31 août  :
- Maintien du stade de vigilance pour le bassin de la Siagne aval, qui bénéficie, à ce stade, de la réserve sécurisée du lac de Saint Cassien.
- Placement au stade d’alerte renforcée des quatre bassins versants de la Siagne amont, du Loup et de la Cagne, du Var amont et du Var aval.
- Placement au stade de crise des cinq bassins versants de l’Artuby, de la Brague, de l’Estéron et des Paillons et du bassin de la Roya, de la Bévéra et des côtiers Mentonnais.

Il est rappelé qu’au stade de crise, les mesures de restriction des usages sont renforcées (interdiction d’arrosage de nuit comme de jour, réduction de 60 % des consommations industrielles notamment). Ces mesures pourront être ajustées, en fonction de l’évolution de la situation. Les services de l’État procèdent à des contrôles réguliers, qui ne sont pas seulement à vocation pédagogique mais peuvent donner lieu à des rapports de manquement administratifs ainsi que des procès-verbaux. Au-delà des suites administratives, tout contrevenant aux mesures de restriction ou d’interdiction s’expose à une contravention de cinquième classe (1 500 euros d’amende par infraction constatée).
Compte-tenu des situations tendues dans plusieurs bassins versant du département, le préfet appelle à la plus grande vigilance sur l’ensemble du département et rappelle que des gestes appropriés et des comportements responsables permettent d’économiser l’eau.


Jean-Michel Chevalier