Camp des Fourches : (...)

Camp des Fourches : haut lieu de mémoire

Mille soldats veillaient sur la frontière à 2 300 mètres d’altitude... Le Département a acheté le site à l’armée et a entrepris des travaux de sauvegarde.

À quatre kilomètres du col de la Bonette, la route la plus haute d’Europe (2800 mètres) traverse un hameau semblant abandonné. Dans un environnement de haute montagne, vaste terrain pour les rapaces et les marmottes, le Camp des Fourches résiste à l’usure du temps.
Élément du dispositif mis en place par la France après la défaite de 1871 pour protéger la frontière des Alpes-Maritimes, sa construction a été achevée en 1896. Composé de vingt-six baraquements, il abritait un bataillon de quatre compagnies, soit un millier d’hommes.
Tout était prévu pour une autonomie totale : sanitaires, four à pain, cuisines, écuries pour les mulets, et même un téléphérique.Le Département 06, propriétaire du camp, y a entrepris il y a cinq ans des travaux de sécurité, notamment pour éviter les chutes de pierre des bâtiments en ruine.

Joséphine Baker au sommet

(DR P.B)

Ces travaux ont permis la rénovation et la mise en valeur de ce patrimoine militaire exceptionnel, témoin de l’histoire particulière de la frontière dans les Alpes-Maritimes.
Les travaux, qui se sont achevés l’été dernier, permettent aux visiteurs de découvrir certains bâtiments et de voir des fresques réalisées par des chasseurs alpins au début du siècle dernier, illustrant leur présence.
Elles traduisent le besoin d’évasion des hivernants : les frises présentent des pas d’escalade, des alpins évoluant en cordée ou à ski, ou leurs mésaventures avec humour. Une autre pièce est décorée de scènes montrant des danseuses légèrement vêtues. Une des expressions graphiques évoque Joséphine Baker et sa célèbre ceinture de bananes.
Une balade rafraîchissante pour l’été...

Témoignage : Jean-Pierre Issautier, maire de Saint Dalmas-le-Selvage

- Comment vous impliquez-vous dans la réhabilitation du Camp des Fourches ?
La commune est associée aux travaux car le camp est situé sur le territoire de Saint Dalmas-le-Selvage. Il appartient au Conseil départemental qui l’a acheté à l’armée. Des travaux de restauration ont été effectués, car la commune n’en a pas les moyens.

- Où en sont les travaux ?
Le gros des travaux est terminé. Les ouvriers ont fini de sécuriser et fermer les accès, car il y a eu beaucoup de vandalisme alors qu’on trouve de belles fresques à l’intérieur. Il a fallu dépolluer, faire un gros travail de restauration. Lors des Journées du patrimoine, le camp a connu un engouement très important.

- Une bonne promotion pour le village ?
Oui. Aujourd’hui, on parle beaucoup du camp des Fourches. Nous constatons un effet positif sur la fréquentation du village.

Un site témoin de l’histoire particulière de la frontière dans les Alpes-Maritimes (DR P.B)

Photo de Une : Mille chasseurs alpins veillaient à la sécurité de la frontière au Camp des Fourches qui fait l’objet d’une campagne de restauration. (DR P.B)

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