Création d’îlots de sénescence à Breil-sur-Roya en faveur de la biodiversité des forêts

La valeur patrimoniale des forêts anciennes reconnue par le classement de 7 ha du bois noir de Breil en îlot de sénescence

Les très vieux arbres et le bois mort sont signes de bonne santé des forêts. Ils servent de refuge et de nourriture à de nombreuses espèces forestières et représentent un maillon indispensable pour le recyclage de la matière organique, le stockage en eau et le maintien d’un micro-climat forestier. C’est pourquoi le Parc national du Mercantour met en place sur l’ensemble de son territoire, en lien avec l’Office national des forêts (ONF), un réseau d’îlots de sénescence : ces portions de forêts sont destinées à ne plus être exploitées et on y laisse vieillir sans intervention humaine les arbres.

7 ha viennent d’être classés sur la commune de Breil-sur-Roya.

Le bois noir de Breil, une forêt ancienne hautement patrimoniale

Le Bois noir de Breil est tout à fait exceptionnel et s’étend sur 715 hectares. Avec sa forêt mixte de sapins et de feuillus divers (tilleuls, érables...), il abrite une grande richesse floristique et une originalité certaine par rapport aux massifs voisins. C’est également l’une des sapinières les plus méridionales de
France qui a toujours été préservée.
C’est pourquoi le Parc a accompagné la commune dans l’élaboration de ce projet de classement de 7 ha de forêt en îlot de sénescence. L’appui au montage du projet a permis à la commune de signer un contrat Natura 2000, qui lui donnera la possibilité d’être indemnisée pour compenser la perte de revenu liée à l’arrêt de l’exploitation forestière (Fonds européens FEADER et financements du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire). Sur cette zone, tous les arbres ont été comptabilisés et repérés par
un triangle blanc par les agents du Parc et de l’ONF.
Par son action volontariste et exemplaire, la commune de Breil-sur-Roya s’intègre dans un dispositif plus large et participe ainsi au maintien de la biodiversité sur son territoire. La fermeture d’un blockhaus au col de Brouis en juillet dernier pour y conserver un site d’hivernage de grands rhinolophes, espèces de chauve-souris protégées et d’intérêt européen, avec l’appui financier de GMF et sous la direction du groupe Chiroptères de Provence (GCP), en est un exemple supplémentaire.