Gdansk, perle de la (...)

Gdansk, perle de la Baltique

Chahutée par l’histoire, la riche cité maritime, connue pour ses chantiers navals et le syndicat Solidarité, s’est totalement reconstruite. Elle s’offre désormais un avenir touristique.

Et pourquoi pas Gdansk ? Certes, la ville des bords de la Baltique ne vient pas immédiatement à l’esprit lorsque l’on évoque une escapade de trois jours. Mais cet a priori se dissipe aussitôt les premiers pas parcourus dans la rue principale qui descend jusqu’à la Martwa Wisla, l’un des bras de la Vistule, principal fleuve traversant le pays sur plus de mille kilomètres.
A voir ces altières façades baroques en briques, on n’imagine pas un instant que ce somptueux décor a en fait été patiemment reconstruit après la seconde guerre mondiale. Coincée entre l’Allemagne nazie à l’ouest et l’empire soviétique à l’est, la malheureuse Pologne a en effet payé un lourd tribu à l’histoire du XXème siècle. Aujourd’hui, il ne reste plus de traces du conflit mondial sur les murs. C’est dans une cité intacte, méticuleusement restaurée d’après les plans d’époque, que l’on se promène avec insouciance, au milieu des milliers de touristes qui viennent ici se dépayser.

Le calme d’une ville offerte aux piétons

Car si Gdansk est encore superbement ignorée des vacanciers français, elle est pour les Polonais et les pays voisins une destination courue. En raison de son histoire, de son architecture, et de ses... plages (mais oui !). Sur le sable fin à perte de vue, l’ambiance y est davantage Saint Jean-de-Monts que Saint Tropez. Encore que la nuit les bars, restaurants et clubs sont fréquentés par une jeunesse attirée comme les papillons par une ambiance festive.
Tous ces atouts ont fait que Gdansk,420 000 habitants, a été désignée "European Best Destination" en 2017. Justifié.
L’un des charmes de la cité, c’est que le centre ancien est vaste et entièrement piétonnier. Pas la moindre voiture ni scooter pétaradant, pas une seule fourgonnette de livraison (comme quoi c’est possible...) Rien ne viendra troubler votre repas lorsque vous serez attablés à l’une des nombreuses terrasses des cafés et restaurants, devant une pâtisserie bien roborative accompagnée d’une bière brassée sur place. On entend juste les voix des conversations, le bruit des pas sur les dalles en pierre. Et les musiciens, omniprésents, de jour comme de nuit. Pas de tags sur les murs, peu d’enseignes publicitaires. Et des établissements toujours soignés, bien
décorés, fleuris, propres comme un Zloty neuf.

De grands musées

Les tarifs sont doux : 5 ou 6 euros pour un plat du jour copieux, 2 euros pour une bière artisanale (400 ml, dose minimale), et 4 ou 5 euros pour une saucisse ou brochette pommes de terre grenaille à un stand de rue pour manger sur le pouce. On aura compris que ce n’est pas ici que l’on asséchera sa tirelire.
De nombreux hôtels internationaux sur les bords de la Martwa Wisla, véritable boulevard maritime fréquenté par des dizaines de bateaux dont une réplique kitchissime d’un trois mâts de corsaires, le promène-badauds de Poméranie... Ce n’est pas Venise, mais c’est tout de même une ville tournée vers la mer.
En plus de ses lieux incontournables, Gdansk s’est dotée récemment de deux musées modernes de haute tenue : celui des Solidarités qui rappelle le combat des Polonais pour recouvrer leur liberté confisquée. Lech Walesa, le petit électricien polonais, et les ouvriers des chantiers navals ont été plus que courageux pour faire reculer le pouvoir et obtenir de haute lutte la démocratie. Toujours sur le fil du rasoir, pour éviter les arrestations musclées à la soviétique, ou pour ne pas provoquer l’intervention du grand frère voisin dont les chars étaient toujours prompts à venir "secourir un pays ami" menacé au choix par le capitalisme ou le fascisme.
Penché comme la tour de Pise, le Musée de la seconde guerre mondiale présente le conflit d’une façon aussi pédagogique que spectaculaire, mais sans voyeurisme.
Tout autant que la galerie nationale, dont le trésor est le jugement dernier de Hans Memling, ou les édifices historiques, ces deux musées sont évidemment à découvrir.

Plus

- À trois heures de vol de Nice (escale en Allemagne).
- Dantzig, le nom allemand de cette ville hanséatique.
- Monnaie locale : Le zloty (environ 3,5 zl pour 1 euro).
- Nombreux bâtiments et monuments à visiter.
- Bars et restaurants animés.
- À 30 minutes en train, la station balnéaire et thermale de Sopot, belles plages.
- Gastronomie : copieuse, mieux vaut aimer le choux, le porc à toutes les sauces, le poisson et les ravioles locales.

Toutes photos de l’article DR JMC

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