Unesco : revoir la (...)

Unesco : revoir la copie des "Alpes de Méditerranée"

Comme pour un rendez-vous amoureux, la déception est à la hauteur des espoirs. Mais il faut bien se rendre à l’évidence : "Les trois États impliqués dans la candidature (Italie, France, Monaco) ont décidé de ne pas prendre le risque d’un rejet, qui aurait été sans appel".

Le dossier de classement au patrimoine mondial de l’Unesco des "Alpes de Méditerranée" qui comprend le Mercantour a donc été retiré, et les experts réunis cet été en Azerbaïdjan pour le "verdict" final ne l’ont donc pas étudié. Un jet de l’éponge par raison plutôt que par manque de qualité...
Il serait facile de gloser sur tout le tamtam médiatique organisé autour de cette candidature.
La réalité est plus pragmatique : malgré tout le soin apporté - des milliers d’heures de travail et d’études depuis plusieurs années - il est en effet apparu que notre dossier comportait des insuffisances qui auraient justifié qu’il soit retoqué.
Un risque qu’il ne fallait pas prendre.
Ainsi en est-il du niveau de protection de ce territoire de 220 000 hectares : cette question devra être revue dans le détail et des garde-fous juridiques, administratifs et techniques apportés pour justifier la pertinence des protections auprès du jury. De même, la nature d’un classement "géologique" du territoire doit être affinée. Les scientifiques devront donner des arguments "en béton" pour que notre candidature ne passe pas à la trappe. Enfin, la gouvernance de ces "Alpes de la Méditerranée" est apparue trop complexe lors de la dernière lecture. Comment hiérarchiser et harmoniser les différents intervenants (trois États, le Département, des communautés de communes, des eaux internationales...) sans diluer l’autorité et la responsabilité ? L’Italie avait piloté le dossier initial de candidature, qu’il faut maintenant reprendre, enrichir et peaufiner. Cela va demander à l’évidence encore beaucoup de discussions et de travail et, peut-être, mettre à l’épreuve l’union sacrée autour de ce classement tant espéré.
Mais c’est justement parce qu’elle est difficile, sans être inaccessible, que cette reconnaissance de l’Unesco a de l’importance et de la valeur.

Photo de Une : (Illustration -DR)

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