Fonds de dotation Côte

Fonds de dotation Côte d’Azur Formation : « Aller plus loin, plus vite, plus haut »

La CCI Nice Côte d’Azur a lancé il y a quelques semaines un outil de mécénat destiné à accroître les possibilités de formation, déjà conséquentes, du Campus Sud des Métiers (CSM), à Nice.

En quelques mots, le directeur du CSM Vincent Demas résume l’objectif de ce premier fonds de dotation mis en place par la CCI Nice Côte d’Azur, destiné à la formation : « Comment aller plus loin, plus vite, plus haut, grâce à des fonds issus du mécénat privé pour accélérer tout ce qu’on a prévu sur ce campus ». «  Et les projets ne manquent pas, ajoute-t-il : que ce soit sur le développement de nouvelles formations en réponse aux besoins des entreprises, que ce soit sur l’innovation pédagogique, l’ouverture à l’international ou l’accompagnement social de l’ensemble de nos apprenants ».


Vincent Demas, directeur du Campus Sud des Métiers ©S.G

Vincent Demas rappelle l’origine du Campus Sud des métiers, pleinement opérationnel depuis la rentrée 2022 : « Les entreprises du territoire, via la Chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur, ont d’abord conçu, construit et mis en œuvre ce Campus Sud des métiers qui est vraiment un campus nouvelle génération centré sur les besoins de recrutement des entreprises et qui donne sa pleine mesure avec aujourd’hui 2 000 alternants préparant plus de 95 parcours différents et 10 établissements de formation réunis sur le même site, du CAP au Bac+5. C’était la première étape. Cette première étape réussie, les entreprises ont décidé d’accélérer le développement de ce campus et le fonds de dotation est l’outil mis récemment sur les fonts baptismaux pour lui permettre de remplir encore plus sa mission, c’est-à-dire de recruter les compétences d’avenir dont les entreprises du territoire ont besoin ». La CCI a identifié quatre axes « d’accélération » pour la formation.

Autonomie

Le campus est idéalement situé avenue Simone Veil à Nice ©S.G

« Le premier axe est d’accompagner la mise en place de nouveaux parcours de formation avec des pédagogies actives centrées sur le développement des compétences, détaille Vincent Demas. Le deuxième axe est l’accompagnement social puisque nous avons des jeunes qui peuvent avoir des difficultés d’hébergement, de restauration ou d’autres problématiques sociales et afin que cela ne perturbe pas leur parcours de formation, nous les accompagnons pour qu’ils puissent se centrer sur leur formation et le développement de leurs compétences. Le troisième axe de financement possible, c’est l’ouverture internationale. On propose depuis la rentrée des parcours de formation à l’international, avec des mobilités plutôt courtes, d’une quinzaine de jours, qui ont des effets en termes de développement de l’autonomie des apprenants et d’apprentissage, en situation internationale, avec des clientèles qui peuvent être présentes sur le territoire des Alpes-Maritimes. Nous avons eu une trentaine de parcours cette année. Les jeunes ont été à Dublin, à Dubrovnik, à Barcelone… Nous avons aussi accueilli en retour des jeunes qui venaient de Belgique et qui se formaient à la mécanique auto. Dernier axe : la transformation ou le maintien de nos plateaux techniques. Quand on fait de la formation professionnelle cela nécessite des équipements qui sont parfois coûteux ».

Ambitions

Vincent Demas précise que la mise en place d’une nouvelle formation peut coûter, selon les besoins (locaux, formateurs, matériel…), entre 80 000 et 300 000 euros. Des fonds supplémentaires sont donc indispensables pour permettre au Campus de maintenir sa réactivité. Dernièrement, des formations cycles et, plus récemment encore, une formation de prothésistes dentaires ont ainsi pu voir le jour afin de répondre aux besoins de recrutement.

La présidence de Côte d’Azur Formation a été confiée à Anny Courtade. « Ce fonds s’adresse en priorité aux dirigeants azuréens. Vous aurez tous à cœur d’être nos premiers mécènes et ambassadeurs. C’est un investissement qui vous reviendra directement », avait-elle déclaré lors de l’annonce du lancement du fonds, le 17 avril dernier, au palais consulaire. « Cela vient de démarrer et on a quelques premières touches qui nous font penser que l’on devrait avoir un développement de ce fonds de dotation en phase avec les ambitions portées par les entreprises sur ce campus », prévoit Vincent Demas.**


Bernard Alfandari : « C’est vraiment du gagnant-gagnant »

Bernard Alfandari directeur de Résistex et premier donateur en faveur du fonds. ©S.G

Très impliqué dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), le président de Résistex,entreprise à mission, n’a pas hésité une seule seconde au moment de faire un don en faveur de Côte d’Azur Formation. « C’est vraiment du gagnant-gagnant. Nous voulons former nos jeunes et nous voulons que nos entreprises puissent arriver à recruter avec les difficultés que l’on connaît », confie-t-il de sa voix posée. « Il y a une vraie symétrie d’intérêts entre le besoin des entreprises et le territoire, pour qu’il soit attractif. Et plus le territoire est attractif, plus les entreprises ont des facilités à pouvoir recruter. Il faut que les entreprises se rendent compte de cela et soutiennent dès à présent le campus pour lui permettre de continuer d’être à la pointe de la pédagogie et de la formation. C’est l’intérêt des entreprises, c’est l’intérêt des entrepreneurs et il faut absolument qu’ils se mobilisent pour doter financièrement cette école, pour son succès qui va devenir le leur ». Bernard Alfandari est conscient de l’urgence de la situation : «  On a un nombre important de métiers en tension, ce n’est pas propre à Résistex en particulier ». Il ajoute que « tous les secteurs d’activité et toutes les fonctions de l’entreprise » sont touchés. « Dans peu de temps nous allons ouvrir au Campus Sud des Métiers une école de production avec l’UIMM. D’ores et déjà, bon nombre d’entreprises nous font savoir qu’elles apporteront du travail à cette école de production et qu’elles recherchent exactement les jeunes qui y seront formés car il y a une véritable urgence », a ajouté Bernard Alfandari, vice-président de l’UIMM06.

Résistex ouvre la voie

Le concepteur, fabricant et distributeur de solutions innovantes d’éclairage, créé en 1937 et installé à Saint-André de la Roche, est le premier mécène de Côte d’Azur Formation. Résistex, qui emploie aujourd’hui 60 collaborateurs et a réalisé 10 recrutements au cours des 12 derniers mois, a modifié ses statuts fin 2018, en y intégrant des objectifs sociaux et environnementaux, afin de devenir entreprise à mission. Sa raison d’être : «  Fournir au plus grand nombre un éclairage de qualité énergétiquement efficace  ». Elle a adhéré à la communauté des entreprises à mission en avril 2022. Signataire de la Charte de la Diversité, l’entreprise est également ambassadrice régionale du Pacte mondial des Nations unies (défendant 10 principes liés aux droits humains, au travail, à l’environnement et à la lutte contre la corruption) et s’est engagée en 2022 auprès de la Fondation de Nice.


Un coût « mesuré » car défiscalisé

La CCI Nice Côte d’Azur précise que participer au Fonds Côte d’Azur Formation est une «  opportunité de contribuer de façon simple, opérationnelle et à un coût mesuré à une action de mécénat de soutien à la formation professionnelle ». En effet « les entreprises bénéficient d’une réduction d’impôt de 60% du montant de leur don dans la limite de 5 % du chiffre d’affaires », rappelle la Chambre de commerce et d’industrie azuréenne.

Photo de Une : 95 parcours de formation sont déjà proposés aux 2 000 apprenants présent sur le site du CSM - comme par exemple la formation prothésiste dentaire ©S.G

deconnecte