A qui perd gagne ?

A qui perd gagne ?

Les candidats des primaires de la droite ("et du centre" précise Alain Juppé) avaient à peine passé leur grand oral devant six millions de téléspectateurs que déjà les instituts de sondages examinaient le cœur et les reins des électeurs pour déterminer qui avait gagné et qui avait perdu lors de ce premier rendez-vous de la campagne.

Question légitime, mais bien hâtive, puisque l’expérience des derniers rendez-vous de la présidentielle a montré que le grand favori des sondages six mois avant le jour J était rarement le futur locataire de l’Élysée... Souvenez-vous de 1995 et d’Edouard Balladur, finalement pulvérisé par son ami de 30 ans Jacques Chirac. De Ségolène Royal et de son grand manteau blanc, débordée par Nicolas Sarkozy en 2007. Et de... François Hollande, à peine crédité de 2% lorsqu’il annonça sa candidature depuis Tulle et qui réussit à rattraper un retard qui paraissait alors irrécupérable. Alors qui a gagné l’autre soir ? Ni Sarkozy, ni Juppé, les grands favoris, qui n’avaient que des plumes à perdre dans ce combat de coqs. Le maire de Bordeaux s’en est plutôt bien tiré. L’ancien président, lui, a pris quelques coups qu’il va rendre, sur ce sujet on peut lui faire confiance. Et sans doute pas François Fillon, apparu encore bien lisse dans la forme, et qui n’a pas véritablement émergé lors de cette confrontation. Non, ceux qui avaient tout à gagner - et surtout de la notoriété - étaient les "petits" candidats traités à égalité avec les grands : Poisson, qui après sa prestation télévisée réussie et avant la polémique née de ses déclaration sur Hilary Clinton pouvait espérer trouver de nouveaux supporters pour mordre à son hameçon. NKM, qui a montré sa modernité, Coppé, encore encalminé dans les sondages mais qui signe son retour à la "Une" après une traversée du redoutable désert Bygmalion. Reste Bruno Le Maire, qui se voit un destin à la Kennedy. Il a joué sa petite musique sans trop souffler dans le pipeau. Il s’est appliqué surtout à ringardiser ses adversaires. Bien vu, mais ce ne sera pas une ligne facile à tenir.
Les 20 et 27 novembre désigneront le champion de la droite (et du centre). Il ne lui restera plus que six mois pour tenter de transformer l’essai...

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