Discours de départ du préfet des Alpes Maritimes Adolphe Colrat

Discours de départ du préfet Adolphe Colrat jeudi 17 novembre 2016

" Un préfet ne devrait pas parler après un Ministre. Mais l’instant, nous le sentons tous, est exceptionnel.
Tous les préfets ne quittent pas leurs fonctions en présence du Ministre de l’Intérieur.
Et tous les Ministres de l’Intérieur ne sont pas Bernard Cazeneuve.
Je mesure, Monsieur le Ministre, l’honneur que vous me faites ce soir.
Au moment où je quitte le métier préfectoral, il ne pouvait pas y avoir à mon égard geste plus marquant, plus profondément émouvant.
Ce geste m’est destiné bien sûr. Mais il vaut aussi ce soir pour tous les préfets de France, dont vous avez à coeur, régulièrement de saluer le rôle, leur manifestant tout à la fois un degré élevé d’exigence -très élevé !-, une vraie et solide confiance, et votre soutien personnel, engagé et courageux dans les moments difficiles.
J’ai eu il est vrai une chance particulière : celle de vous avoir connu dans le département de la Manche. Vous étiez à l’époque député-maire de l’opposition nationale.
Cette confiance que j’évoquais à l’instant, qui est à la mesure de l’exigence et de la rigueur qui vous animent, je l’aurai éprouvée, de Cherbourg à Nice, toujours nimbée de l’attention à autrui, de la sensibilité, de la culture, et de l’humour constant qui vous caractérisent.
Aujourd’hui vous êtes venu nous parler de l’essentiel : l’État et la République, et ces valeurs dont nos concitoyens ont particulièrement besoin en ces temps de menaces, d’inquiétude, et trop souvent de discorde.
Ces valeurs ne sont pas des abstractions, ou des formules rhétoriques. Elles s’incarnent dans les femmes et les hommes qui ont choisi l’une des multiples facettes du service de l’État, mais qui partagent l’essentiel : l’exigence d’impartialité, de neutralité, d’équité et d’unité, le respect de la règle de droit, la passion exclusive pour le service de l’intérêt général et pour le service d’autrui, s’agissant tout particulièrement de la protection de nos concitoyens et de la préservation de leurs libertés, la considération pour les personnes et les multiples partenaires avec lesquels nous coopérons, au premier rang desquels les élus de la République, que je salue avec respect et estime.
Pas de bilan de ma part ce soir. Je salue avec amitié mon successeur, Georges-François LECLERC, qui dès lundi matin incarnera dans ce département la continuité de l’État. Je veux en revanche exprimer à chacun de vous mon immense gratitude.
Parmi les divers services de l’État et partenaires de son action, chacun comprendra que je cite seulement, et avec une affection particulière, notre Préfecture des Alpes- Maritimes, la Sous-Préfecture de Grasse et la Sous-Préfecture Nice-Montagne.
Demain je servirai d’une autre manière l’État. Avec le même engagement et la même passion, mais sans oublier jamais tout ce que nous avons vécu ensemble".
Adolphe COLRAT