
Affaire « Jean Pormanove » : Le point sur les différentes enquêtes en cours
- Par Sébastien Guiné --
- le 27 août 2025
Le parquet de Paris, en concertation avec celui de Nice, a ouvert une enquête préliminaire lundi 25 août « du chef de fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite », une semaine après le décès de Raphaël Graven, surnommé Jean Pormanove, retransmis en direct sur la plateforme de streaming Kick.
La procureure de la République Laure Beccuau a indiqué dans un communiqué que le parquet de Paris, « au titre de sa compétence concurrente nationale cyber », chercherait, avec cette nouvelle enquête, à déterminer deux points : « si la plateforme KICK fournissait, en connaissance de cause, des services illicites, notamment par la diffusion de vidéos d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne » et « si la plateforme satisfaisait aux obligations issues du règlement européen sur les services numériques (DSA), notamment l’obligation de signaler aux autorités les risques d’atteintes à la vie ou à la sécurité des personnes ».
La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a annoncé mardi 26 août qu’elle intenterait « une action au tribunal judiciaire pour manquements face à la loi sur la confiance numérique parce que je considère que Kick n’a pas fait tout ce qui était possible pour pouvoir mettre fin à la diffusion de contenus qui étaient dangereux ». La veille, invitée de France Inter, elle n’avait pas hésité à qualifier les responsables de la plateforme australienne de « voyous du numérique ».
La procureure de la République de Paris a précisé que les deux autres enquêtes ouvertes, celle sur les circonstances du décès de Raphaël Grave « et celle initiée en décembre 2024 notamment du chef de violences volontaires aggravées », demeuraient « quant à elles sous la direction du parquet de Nice ». Au sujet de l’enquête en recherches des causes de la mort du streameur, le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a indiqué après l’autopsie que « les causes probables du décès apparaissent (…) d’origine médicale et / ou toxicologique » et que des analyses complémentaires « ont été ordonnées pour préciser ces causes ».